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    Le flop 5 des films US au box-office mondial

    L’année 2018 touche tout doucement à sa fin et laisse derrière elle ses joies et ses peines pour les sociétés de production d’outre-Atlantique. Côté joies, c’est Disney qui a réalisé les meilleures opérations avec un film ayant dépassé les deux milliards de dollars de recettes, Avengers : Infinity War (2,05 milliards de dollars), et deux se situant dans le cercle très privilégié des milliardaires du box-office, à savoir Black Panther (1,35 milliards $) et Indestructibles 2 (1,25 milliards $). Seul Universal et son Jurassic World : Fallen Kingdom (1,3 milliards $) a pu rivaliser cette année avec le géant de Burbank.

    Mais si les titres du top sont assez faciles à deviner, ce n’est pas vraiment le cas pour celles et ceux qui raclent les abysses d’un océan d’échecs. Petit tour d’horizon des films très attendus mais qui ont, au final, fait un four.

    Kin (budget : 30 millions $, recettes : 10 millions $)

    Adapté du court-métrage Bag Man, Kin, le commencement – titre français – en restera probablement à ce stade. Pourtant, le film de science-fiction des frères Baker avait de quoi séduire : une affiche à la Ready Player One, les producteurs de Stranger Things en coulisse, une trame suivant l’archétype du mythe héroïque et des hommages multiples à Terminator. Au final, Kin n’aura pas convaincu le public. Sa sortie à la rentrée scolaire (31 août au Etats-Unis et 10 septembre en Belgique) n’aura probablement pas aidé.

    Hotel Artemis (budget : 15 millions $, recettes : 12,7 millions $)

    Avec un casting composé de Jodie Foster, Jeff Goldblum, Dave Bautista, Sterling K. Brown et Sofia Boutella, Hotel Artemis avait des arguments pour séduire, du moins sur papier. Sur l’écran, l’hôpital accueillant de dangereux criminels s’est révélé fort décevant. Notre critique en ressortait d’ailleurs le constat suivant : « un produit informe, pompier et boursouflé qui peine à trouver un ton propre et à réellement démarrer, après ce qui apparaît comme une longue heure de mise en place laborieuse ». Tout est dit !

    Sale temps à l’hôtel El Royale (budget : 32 millions $, recettes : 31,6 millions $)

    Thriller presque en huis-clos à la Tarantino, le film de Drew Goddard suscitait autant d’attente que le précédent film du réalisateur, The Cabin in the Woods. Mais voilà, ce récit à suspense ne s’appuie que sur une seule chose : son casting. Chris Hemsworth, Jeff Bridges, Dakota Johnson et Cynthia Erivo, de quoi amener quelques curieux dans les salles obscures… avant que ceux-ci ne le déconseillent à leurs amis. Pas de doute, le temps était bien maussade sur les berges du Lac Tahoe.

    Les Frères Sisters (budget : 38 millions $, recettes : 10,3 millions $)

    En digne fils de son père, Jacques Audiard est un réalisateur très admiré des cinéphiles. De battre mon cœur s’est arrêtéUn prophète ou De rouille et d’os ont fait les beaux jours du cinéma hexagonal, raflant à eux trois 21 Césars. C’est donc avec un certain engouement que les fans ont accueillis la sortie du nouveau film du cinéaste, Les Frères Sisters, un projet franco-américain très ambitieux. Pourtant, le succès n’a pas été au rendez-vous. On le sait, le genre western se vend parfois mal de nos jours et, en le revisitant légèrement, Audiard a peut-être perdu le public. L’audace n’aura pas payé cette fois-ci.

    Robin Hood (budget : 100 millions $, recettes : 73,4 millions $)

    La légende de Robin des Bois continue de faire rêver petits et grands. Et qui dit rêve, dit succès au box-office et dit rentrée d’argent non négligeable. Cela, les studios Lionsgate – via Summit – et Leonardo DiCaprio l’ont bien compris. Mais vraisemblablement, ceux-ci n’ont pas lu la notice jusqu’au bout, à savoir que pour faire un succès, il faut aussi un bon scénario. Ce Robin des Bois version 2018 n’a pas planté sa flèche à la bonne page et souffre de sa volonté de s’émanciper du récit originel. À noter toutefois que cette adaptation mettant en scène le jeune Taron Egerton n’a pas réalisé un mauvais score dans son pays d’origine. Il s’est plutôt fait lyncher à l’international. Et même si le film reste encore à l’affiche de quelques cinémas, il n’a aucune chance de connaître une seconde vie au box-office. Et pour cause, il ne sortira pas en Chine.

    Matthieu Matthys
    Matthieu Matthys
    Directeur de publication - responsable cinéma du Suricate Magazine.

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