Formé en 2017, ce groupe de trois filles (chant, basse, batterie) + un gars (guitare) envoient un mélange de rock psyché et de rock garage. Difficile de définir le style de SOROR en fait… A certains moments, on soupçonne une influence surf rock tant les riffs de guitare sont entêtants et la reverb présente ; SOROR fait d’ailleurs un peu penser au groupe américain La Luz qui s’est produit au Botanique tout récemment, sauf qu’ici les morceaux sont très rock et l’énergie qui s’en dégage est plus brute. L’ensemble donne une atmosphère mélancolique et sombre. La voix de la chanteuse Alice, appuyée par celle de Sophie, est aérienne, éthérée, envoûtante.
Entretien avec la chanteuse Alice, de SOROR.
Simple question pour commencer : pourquoi SOROR comme nom de groupe ?
SOROR signifie sœur en latin. Le groupe a été créé par moi et Sophie, la bassiste. On vient toutes les deux de familles de sœurs. Sophie a trois sœurs et j’ai… six sœurs ! Alors forcément, les sœurs sont importantes pour nous… On ne s’est pas du tout rencontrées via la musique. On s’est trouvées parce qu’on a monté toutes les deux une boîte avec nos soeurs. On s’est connues sur la toile via nos différents sites en ligne. Puis on s’est rencontrées à Bruxelles par hasard et on s’est reconnues mutuellement… Du coup, ce nom est apparu comme une évidence ! Comme nous sommes francophones, le nom en latin allait de soi.
Avec trois filles dans le groupe, vous vouliez former un girls band ?
Non, pas du tout, c’est un hasard ; ça s’est fait par rencontre, par connexion, pas parce qu’on cherchait à n’avoir que des filles dans le groupe…. Sophie et moi avons formé SOROR, on a écrit la base des chansons ensemble mais nous avions besoin d’être entourées. On a essayé des formules différentes, avec plusieurs guitaristes et d’autres batteurs, avant que Thibaut ne vienne nous rejoindre à la guitare et Daphné à la batterie. Avec eux, un vrai lien s’est créé, ce qu’on n’a pas eu avec les autres.
Sur votre page Facebook, on voit que vous avez de l’humour : « Style : Indie bathroom rock / Atmospherical confessions / Sicilian lullabies »….
Oui, c’est de l’autodérision, mais on est très sérieux en fait ! (rire) Devoir tout le temps décrire le style du groupe, c’est parfois assez pénible du coup on a préféré raconter des conneries… On aime bien donner une touche un peu légère à notre musique, c’est important pour nous. Mais notre musique est globalement sombre et mélancolique parce que ça fait partie des personnalités du groupe. On a tous en nous deux côtés, l’un sombre, l’autre plus enjoué. Notre projet artistique est assez sombre mais notre part humaine est plus gaie. On vient tous d’horizons très différents : Daphné aime la musique du monde (balkan, tzigane), alors que Sophie et Thibaut sont plus rock et moi, je suis branchée hip hop, soul, black music. Dans SOROR, il y a une base rock (basse guitare), mais je n’ai pas une façon très rock de chanter, et Daphné a certaines influences venant du jazz… On navigue entre différents styles.
Vous écrivez et composez ensemble ?
Sophie et moi écrivons la base puis Daphné et Thibaut ajoutent les arrangements et du coup le morceau peut parfois être complètement différent. On compose souvent avec la voix. Avec Sophie, on trouve des mélodies de chant, des harmonies. Ensuite, elle pose une basse, parce que tous nos morceaux sont écrits avec la basse, ce n’est pas la guitare qui lead. On crée le squelette à nous deux, mais après tout peut changer, ce n’est pas figé. Pour les textes, on parle pas mal des rapports humains : l’amitié, l’amour, la famille, mais aussi le monde du travail, des situations assez lourdes, de notre quotidien, des déceptions…
J’ai vu que vous aviez produit un EP ?
Effectivement, on a un EP sur notre bandcamp, mais c’est plutôt une maquette. Les morceaux ne sont pas masterisés. On a mis de la musique sur internet pour permettre aux gens d’écouter quelque chose. On voudrait enregistrer les morceaux de façon plus professionnelle. Il y a quelques mois, on a enregistré un titre en studio. On a aussi réalisé un clip la semaine dernière, qui va sortir cette semaine. Ce clip a été réalisé et produit par nous-mêmes. En fait, je travaille dans le cinéma alors j’ai écrit et réalisé le clip. On a pu monter une équipe, et tout le groupe a mis la main à la pâte lors du tournage. C’est notre première vraie production.
Qu’attendez-vous du concours circuit ?
Cette finale au Botanique, c’est une belle date, c’est très encourageant. Au début, on a candidaté comme tous les autres groupes en se disant ‘on verra’, puis maintenant qu’on est repris en finale c’est très motivant. Cette reconnaissance, c’est très concret, ça donne confiance. Mais on n’a pas plus d’attentes que ça. On a beaucoup apprécié les rencontres avec les autres groupes. On a pu rencontrer beaucoup de groupes de la scène musicale francophone belge. L’esprit avec tous les groupes qu’on a rencontrés est très bon.
Vous vous produisez souvent en live ?
Oui, on a fait pas mal de concerts, on a enchaîné une bonne trentaine de concerts, à raison d’un ou deux concerts par semaine. Alors qu’on n’a même pas de booker ! Nous avons reçu beaucoup de propositions et beaucoup de mails de programmateurs.
Et après le Concours Circuit, quels sont vos projets ?
Vu l’agenda chargé avec toutes ces dates de concerts, on n’a pas eu vraiment le temps de se remettre à l’écriture, donc notre premier projet dans l’immédiat est de faire de longues résidences pour écrire et sortir 5 ou 6 nouveaux morceaux pour un EP, ou même un album s’il y a suffisamment de matériel. On a en fait beaucoup de morceaux en magasin, et on a juste besoin de temps pour se poser et les mettre en forme. On est réfléchis, tu sais, on ne va pas faire n’importe quoi ! (rire)
Liens du groupe :
Bandcamp : https://sororbxl.bandcamp.com/releases
Facebook : https://www.facebook.com/sororband/
Instagram : https://www.instagram.com/sororband/
Liens vers le concours circuit :
https://www.facebook.com/courtcircuitasbl/
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