Le Grinch
de Scott Mosier et Yarrow Cheney
Animation, Famille
Sorti le 28 novembre 2018
Troisième portée à l’écran de la célèbre histoire publiée en 1957 par Theodor Seuss Geisel, le Grinch est de retour pour voler Noël ! Cinquante-deux ans après sa première adaptation animée et dix-huit ans après la version live de Ron Howard, une nouvelle génération d’enfants va pouvoir découvrir l’une des plus célèbres créations du Dr. Seuss.
L’histoire est connue et constitue les premières lignes du livre originel : « Les Who qui vivaient à Who-ville adoraient Noël… Mais le Grinch qui vivait au nord de Who-ville, non ! » Ainsi, celui-ci aura l’idée de voler guirlandes et cadeaux afin de leur gâcher la fête.
Cependant, l’œuvre littéraire étant relativement concise, chaque adaptation se doit d’amener son cortège de péripéties différentes pour donner naissance à un long-métrage cohérent. Ainsi, outre quelques passages inévitables, ce nouveau Grinch se distingue fortement de la version mettant en scène Jim Carrey, notamment dans la construction du personnage, d’entrée plus attachant.
Cette nouvelle version présente encore d’autres avantages : l’animation permet de renforcer le côte graphique du récit, tout en exploitant autrement les personnages, à commencer par Max, le chien du Grinch. Celui-ci verra son rôle renforcé, devenant une contrepartie plus humanisée de son maître, une sorte de conscience. L’animation permet ainsi de lui créer des expressions faciales, montrant tour à tour sa désapprobation ou sa compassion vis-à-vis du Grinch.
Mais l’histoire – comme tous les récits issus de l’imagination du Dr. Seuss – a surtout une vocation éducative et comporte des réflexions intéressantes sur la solitude, la communauté, le bonheur et le rapport aux autres. Ainsi, on voit que notre héros s’est lui-même créé sa prison, persuadé d’être différent alors que les Who l’acceptent comme l’un des leurs. Dès lors, le malheur du Grinch vient d’abord et avant tout du regard qu’il porte sur lui-même.
Qui plus est, aveuglé par son plan consistant à voler Noël, notre héros heurtera ses rares amis : son chien Max et Fred le renne, sans réaliser sa chance d’avoir des compagnons aussi fidèles.
Mais surtout, la haine que le personnage voue à Noël lui vient d’un manque d’innocence et de mauvaises expériences passées. La petite Cindy-Lou lui rappellera ainsi qu’il est toujours important de se garder une part d’insouciance et de rêverie, que les blessures du passé peuvent cicatriser et que le bonheur trouve toujours un chemin si l’on sait lui ouvrir la porte.
Hautement positive, cette nouvelle adaptation du Grinch joint donc des atmosphères légères à des thématiques subtiles. Dans cette dynamique, elle constitue une excellente adaptation du récit du Dr. Seuss. S’il n’est pas sûr que ce nouveau film marquera les esprits, il offre néanmoins un agréable divertissement parcouru de jolies thématiques.