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    La misère serait moins pénible au soleil ? Pas vraiment…

    auteur : Helene Stapinski
    édition : Globe
    sortie : mai 2018
    genre : roman

    L’histoire que vous allez lire est le récit de l’auteure, Helene Stapinski, sur les traces de ses arrière-arrière-grands parents. Et plus particulièrement de son aïeule, Vita Gallitelli.

    Tout commence en Basilicate, une région extrêmement pauvre d’Italie du Sud. La petite Vita mène une existence précaire auprès de ses parents. La pauvreté touche durement les paysans et se transmet de génération en génération. Les années passent et malgré l’amour que lui porte son époux, Francesco, la vie est loin d’être évidente. Mais un jour, les choses prennent une tournure encore plus dramatique : Francesco est accusé de meurtre et se retrouve en prison. Pour Vita, c’est la goutte de trop. Elle se jure d’éloigner ses enfants de cette honte, de cette vie miséreuse et de leur donner ce qu’il y a de mieux, à savoir commencer une nouvelle vie aux États-Unis. Nous sommes en 1892 et c’est un long voyage qui nous attend…

    Ne vous méprenez pas, l’essentiel du livre ne se passe pas durant la traversée, mais c’est toute la vie de Vita qui nous est offerte dans ces pages. Accrochez-vous car ce n’est pas joyeux. Les conditions de vie de la classe paysanne donnent froid dans le dos que ce soit pour la faim qui tiraille les entrailles dès le plus jeune âge, pour les décès qui sont légion par manque d’hygiène et de moyens financiers, ou encore pour l’exploitation des pauvres gens qui suent jusqu’à la dernière goutte aux champs tandis que les propriétaires terriens s’approprient la virginité de leurs femmes (le droit de cuissage a été pratiqué dans la région jusque dans les années 50 ).

    A travers ce récit, on parvient à se mettre dans la tête de personnes qui fuient leur pays pour offrir un avenir meilleur à leurs enfants. Tiens, ça ne vous dit rien ? Ces mots ne sont pourtant pas issus du dernier JT. Dans ce cas précis, Vita ne fuit pas une guerre ou un dictateur décérébré, mais il est tout de même question de survie, ce qui nous donne à réfléchir…

    Les passages relatant la vie de Vita sont entrecoupés du récit de l’investigatrice, à savoir Helene Stapinski. Son but est d’en savoir plus sur les causes de ce meurtre qui entache les Gallitelli depuis des générations. Elle parcourt nombre de villes italiennes pour fouiner dans les archives et recueillir des témoignages de villageois dont les aïeux ont côtoyé Vita et sa famille. L’auteur y trouvera du bon et du moins bon, de l’aide apportée par de beaux Italiens velus mais aussi du venin craché par d’horribles nonnas tout aussi velues qui n’apprécient que moyennement que l’on dérange les morts. En recoupant les données recueillies, peut-être finira-t-elle par dévoiler le mystère autour de ce meurtre.

    Si l’on salue le côté minutieux et colossal des recherches d’Helene Stapinski, on regrette cependant les longueurs qui en découlent. On est bien content de savoir que les incubi sont des nains espiègles ou encore que le nom de la ville de Colobraro vient du latin coluber qui veut dire serpent, les traductions, l’étymologie, les précisions historiques ou autres anecdotes alourdissent énormément le rythme. Au moins, vous n’aurez plus cet air abruti d’incompréhension face au menu de la dernière pizzeria tendance, car l’auteure n’est pas non plus avare d’explications culinaires…

    Au final, vendre Les jours de Vita Gallitelli comme un roman ou pire comme un polar -ben oui, il y a un mort- est assez mensonger. Lisez-le plutôt comme une enquête journalistique très dépaysante à déguster un peu tous les jours pour amasser encore un peu de chaleur en ce début d’automne…

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