Les rencontres d’après minuit
de Yann Gonzales
Comédie dramatique
Avec Kate Moran, Niels Schneider, Nicolas Maury
Critique :
Matthias et Ali, accompagnés de leur gouvernante travestie attendent les invités de l’orgie qui se prépare. Ils attendent la Star, la Chienne, L’Etalon et l’Adolescent. Ils trouveront plus que du sexe durant cette nuit.
Quel étrange film. Yann Gonzales a fait un travail poussé sur les couleurs, la musique, la lumière, le son, le jeu d’acteur, bref… un travail sur absolument tout ce qui fait un film mais finalement peut être un peu trop ? Le début est plus que déroutant. Très théâtral, les acteurs déclament leurs textes plus qu’ils ne le jouent. Un premier fait qui déroute. Ensuite, le sujet. Une orgie. On s’attend bien mal à voir un film d’art et d’essai sur une orgie, enfin, moi en tout cas. Les acteurs semblent flotter dans un décor sans substance et qui ne cherche pas à en avoir.
On pourrait penser à la manière dont Lars Von Trier à travailler sur les décors de Dogville, le réduisant à son plus simple appareil. Le décor ne sert qu’à envelopper les acteurs. Je dois dire que j’ai réprimé des rires une bonne partie du film. J’ai le sentiment de me trouver devant un exercice de style ce qui m’agace. Mais, je bascule vite du côté poétique de la force créatrice. Finalement, le rire laisse passer l’émotion, les scènes frôlant presque le ridicule se transforment en quelque chose de sublime, le jeu d’acteur outrancièrement intellos devient touchant. Si je conclus en disant que ce film est sublime et vibrant, je pourrais aussi conclure en disant que ce film est pédant et abscons. Je ne serais pas capable de trancher. Et je ne préfère pas.