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    Rob Zombie a envouté la Rockhal

    Ce deux juillet, la Rockhal devait accueillir pour la deuxième fois le maître des ténèbres version « metal », j’ai nommé, Rob Zombie et sa bande de gais lurons déjantés.

    On avait déjà assisté au show incroyable de Rob et sa bande en décembre 2012. Il tournait alors avec son « jumeau du mal » (tel que le suggérait le titre de la tournée), Marilyn Manson.

    Le spectacle nous avait laissé sans voix tellement il était truffé d’effets en tous genres et de personnages fantastiques sur scène. Nous allions donc en prendre plein la vue ce soir tant au plan visuel que musical.

    Car, il faut aussi le rappeler, Rob Zombie a su s’entourer de gens talentueux comme le batteur Ginger Fish ou encore le guitariste John 5 (qui officiaient autrefois pour Manson).

    Mais revenons tout d’abord sur le début de cette soirée sold-out à la Rockhal. La première partie, une fois n’est pas coutume, n’était pas un petit groupe débutant essayant de convaincre une centaine de personnes pendant que les autres sont au bar comme on en a l’habitude. Cette fois, c’est une autre légende du métal qui allait nous servir sa sauce: Max Cavalera et sa tribu de Soulfly!

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    Le show était annoncé à 20h et j’arrive quelques minutes après l’heure fatidique. J’ai l’impression d’être Cendrillon, essayant de rattraper le temps lorsque minuit sonne. Mais non, voyons! Allez ressaisis-toi et cours mon gars! Arrivé à l’intérieur, je me presse pour atteindre le pit pour photographier Max et sa bande. Seulement, comme toujours, le planning est repoussé.

    Cette fois, ce sera 20h30, l’heure des hostilités. Je me glisse devant la scène avec quelques « collègues » photographes et découvre la scène très sobre de Soulfly avec deux panneaux marqués du sigle de la tribu. En arrière-plan, des toiles de monstres du cinéma d’horreur laissent deviner ce à quoi ressemblera l’endroit pour le show suivant.

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    Max monte sur scène, acclamé par des fans déchaînés! Il faut souligner que la particularité des shows au Luxembourg, la situation géographique fait que vous y trouvez des fans de quatre pays! Il y a quelques luxembourgeois, bien entendu. Mais aussi des belges, des allemands et des français! Autant dire que côté ambiance, ce cocktail est assez détonant!

    L’intro est très reconnaissable, il s’agit de Blood Fire War Hate, un titre dévastateur qui met le feu avec son tempo rapide. Le public est surexcité. S’ensuit un classique des classiques, Refuse, Resist! Max demande d’emblée au public de faire un circle pit et ne sera pas déçu! Ça se bouscule, se provoque et hurle le refrain mythique de Sepultura.

    On voit que la tribu de Max est toujours bien présente et n’est pas prête de lâcher le maître.

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    Il jouera encore quelques nouveautés comme Cannibal Holocaust ou encore Bloodshed. Mais là où le public sera le plus réactif sera pendant les morceaux du début du groupe (Back to the Primitive, Tribe) ou de Sepultura (Roots Bloody Roots).

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    Le show se clôturera par un douzième morceau, Attitude. Un très bon amuse-bouche donc pour commencer la soirée avant le concert « horror-show » de Zombie.

    Arrivé devant la scène, j’observe l’air menaçant des personnages qui ornent le pied des micros. Quelques artistes on prit l’habitude de décorer leur micros avec des foulard (Aerosmith), des chaînes (Zakk Wylde) ou des personnages (Korn). Rob, quant à lui a choisi de mettre un squelette à son outil de travail.

    Sauf qu’ici, visiblement ce sont de nouveaux personnages aux allures de Dracula qui se tiennent devant nous. En fond, on peut observer des toiles de King Kong, Dracula ou encore Frankenstein qui se trouvent de part et d’autres de la batterie.

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    Il est 22h et les lumières s’éteignent. Une mélodie lugubre résonne et Zombie entre en scène accompagné par ses trois lascars grimés et vêtus de masques et entament Teenage Nosferatu Pussy, le titre qui ouvre le dernier album. Le ton est donné. Rob et le bassiste Piggy D. hurlent chacun les paroles sur ce rythme lent et lourd.

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    Depuis qu’il a consolidé sa formation avec ces trois musiciens, Rob Zombie a davantage figé son style musical avec des titres très efficaces et une prestance à couper le souffle.

    Il enchaine avec Superbeast et donne une énergie folle sur scène en remuant ses rastas. Pas de doute, le Zombie est loin d’être inerte et a plutôt le feu au cul ! Il ne reste pas un instant en place.

    Il est vrai que beaucoup de chanteurs semblent parfois las de leur musique quand on les voit sur scène, immobiles, tels des présentoirs dans une pharmacie. Rob, lui, n’est pas ainsi, il se défonce sur scène et donne tout ce qu’il a à un public qui lui rend au centuple !

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    Alors, bien sûr, cette fois, on aura pas droit à des monstres ou des robots sur scène, des écrans géants diffusant des images de films d’horreur ou porno. Mais tout est là ! Le pouvoir envoûtant du chanteur, le décor tout de même superbe, les lumières très travaillées et une setlist de très bonne facture !

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    Ainsi, le public a eu droit à tous les classiques de Rob tels que Living Dead Girl, Meet The Creeper ou encore Dragula. Mais aussi le fameux More Human Than Human de White Zombie, God of Thunder (une reprise de Kiss).

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    Ginger Fish et John 5 nous ont chacun servi un interlude musical très sympa tandis que Rob se promenait dans le public. Il n’hésitera pas d’ailleurs à plonger plusieurs fois dans la foule pour chanter au cœur de celle-ci.

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    Comme il le dira au cours de la soirée, ce show est l’un des derniers de la tournée européenne et il gâtera donc les fans avec pas moins de quatre rappels !

    Après Pussy Liquor, le public semble un peu fatigué. Rob, quant à lui ne sait plus que jouer. Il propose quelques titres au public qui ne réagit pas beaucoup. Regarde l’heure et dit : « Nous étions sensés jouer 75 minutes, non ? On a joué 75 minutes ? Ok, bonsoir ! »

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    Et le public ébahit voit le chanteur quitter la scène après ce troisième rappel ! Du coup, voilà le public reboosté et bien décidé à ne pas laisser repartir le lascar.

    John 5 et les autres finissent par revenir et terminent la soirée en beauté avec Scum of the Earth et The Lords of Salem (la bande originale du film de Rob écrite par John 5)

    En conclusion, on peut souligner l’énorme prestation de Rob Zombie et sa bande qui ont livré là le show le plus long de la tournée européenne. Les compositions du Zombie font mouche et l’homme sait comment chauffer un public à son maximum.

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    Certains critiqueront tout de même la sobriété de la scène (ce qui est tout de même un peu fort vu le décor présent sur place). Certes, il n’y avait pas tous les effets d’un vrai show de Zombie. Mais dans la « petite » salle de la Rockhal, un tel matériel aurait été impossible à mettre en place.

    Le seul point noir serait la chaleur qui régnait dans la salle pleine à craquer. Mais, ne boudons pas notre plaisir, après les concerts de Soundgarden et ZZ Top, la Rockhal a encore proposé une programmation de haut vol pour le plaisir des yeux et des oreilles.

    Texte et photos: Christophe Pauly

    Christophe Pauly
    Christophe Pauly
    Journaliste et photographe du Suricate Magazine

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