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    [Avignon OFF 2018] Bon débarras ! au Théâtre des Doms

    Une idée originale de Sandrine Bastin, des marionnettes de Jean-Christophe Lefèvre, Annick Walachniewicz, mis en scène par Muriel Clairembourg et interpété par Sandrine Bastin, Perrine Ledent, Chloé Struvay. – crédit photo : Geoffrey Mornard

    Le Théâtre des Doms est la résidence belge par excellence. Située en contrebas du Palais des Papes, dans un écrin de verdure magnifique, c’est là que chaque année on découvre des pépites au niveau de la programmation et plus particulièrement du côté du théâtre de marionnettes (Silence en 2014 et Mange tes ronces en 2016). Si l’accueil de la terrasse du bar/restaurant était plutôt décevant cette année (un bonjour, merci, s’il-vous-plaît et plus agréable que des reproches), on a encore découvert une petite merveille dans la salle de spectacle : Bon débarras ! de la Compagnie Alula.

    Plongé au milieu au milieu d’un public composé majoritairement d’enfants, on retombe doucement en enfance et on profite. Devant nous, un escalier et son débarras. Tout autour, des marionnettes d’enfants interragissent avec ce placard. Se succède alors plusieurs enfants de différentes époques qui intègrent ce débarras pour fuir, se cacher, jouer, etc. Les époques changent mais ce lieu fermé devient au final le territoire de chacun, retrouvant souvent une trace de ceux qui les ont précédés. C’est aussi un formidable voyage à travers l’Histoire du 20ème siècle.

    L’attraction principale de cette pièce est bien sûr son escalier. Loin d’être claustrophobe, ce décor se tourne, se retourne, les murs s’agrandissent, se rapetissent et les actrices ainsi que leurs marionnettes virevoltent autour de ce personnage commun à toutes les époques. Si la qualité des marionnettes, du jeu énergique des actrices (qui ne se cache pas du public) et du texte magnifique sont indéniables, c’est cet escalier et son placard qui tiennent la vedette et permettent aux autres éléments du spectacle d’exister.

    Si l’on doit chercher la petite bête, on peut reprocher à l’histoire d’être difficile d’accès dans ses premières minutes où les époques s’enchaînent sans temps morts mais aussi sans chronologies ou fil rouge. Au fur et à mesure le spectateur arrive bien sûr à percer la suite logique de l’histoire et profite totalement des situations proposées par les comédiennes. On regrettera aussi le manque de transparence de l’utilisation de poissons colorés en arrière-plan.

    Mais ces deux petites difficultés ne peuvent pas empêcher le public d’apprécier totalement ce spectacle magnifique, à conseiller de toute urgence aux petits comme aux grands !

    Loïc Smars
    Loïc Smarshttp://www.lesuricate.org
    Fondateur, rédacteur en chef et responsable scènes du Suricate Magazine

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