Ant-Man et la Guêpe
de Peyton Reed
Action, Aventure, Science-Fiction
Avec Paul Rudd, Evangeline Lilly, Michael Peña
Sorti le 18 juillet 2018
Au cours des évènements d’Infinity War, Ant-Man était le grand absent du grand combat qui opposa les Avengers à Thanos… Trois mois après le départ en poussière de bon nombre des membres de l’équipe de super-héros, on sait enfin ce qu’il advient de Scott Lang !
Assigné à résidence depuis son départ pour l’Allemagne afin de combattre aux côtés de Captain America dans Civil War, Scott est isolé du monde et n’a plus eu de contacts avec Hank Pym et sa fille Hope depuis bientôt deux ans. Mais la manifestation de Janet Van Dyne, la femme de Hank perdue dans le monde quantique depuis de nombreuses années, poussera ce dernier à reprendre contact avec Scott afin de sauver celle-ci. Mais un étrange personnage du nom de Ghost viendra interférer avec leurs plans…
L’entrée en matière d’Ant-Man et la Guêpe est très rapide mais réussit dès le départ à intégrer le spectateur à son intrigue. On retrouve ainsi tous les personnages déjà rencontrés dans le premier opus : Scott (Paul Rudd), Hank (Michael Douglas), Hope (Evangeline Lilly), la fille de Scott, Cassie (Abby Ryder Fortson) et Luis (Michael Peña), son meilleur ami déjanté. À ce casting s’ajoute rapidement Janet Van Dyne, incarnée par la toujours aussi somptueuse et trop rare Michelle Pfeiffer ! Plus tard dans l’intrigue, Laurence Fishburne viendra à son tour gratifier le public de sa présence. Seul bémol, l’actrice Hannah John-Kamen, merveilleuse dans Black Mirror mais qui plombe ici souvent son personnage à force de surjeu.
À cela s’ajoute une originalité qui fait la spécificité et la saveur de la licence Ant-Man, que ce soit dans les choses réalisables lorsque Scott revêt son costume que lorsqu’il en est dépouillé. La première apparition de Scott à l’écran avec sa fille Cassie sera en ce sens des plus appréciables, aussi bien du point de vue de ce qu’ils auront imaginé que de leur dynamique familiale. L’accent est en effet mis sur la famille dans ce deuxième opus : Hank et Hope veulent retrouver Janet, comme Scott veut être délesté de son bracelet électronique pour profiter pleinement de Cassie. Cela apportera une « dynamique Madame Doubtfire » à ce deuxième opus.
Niveau humour, la recette est la même. Michael Peña revient avec ses monologues fantaisistes et les scénaristes tablent une fois encore sur lui pour apporter de la légèreté à l’ensemble, risquant parfois l’overdose. Principalement dans la première partie, certaines de ses plaisanteries sembleront réellement forcées avant que l’on ne constate une amélioration une fois l’action bien entamée. Ses deux acolytes, Dave (Tip ‘T.I.’ Harris) et Kurt (David Dastmalchian) seront pour beaucoup dans la qualité de la dynamique comique. L’acteur David Dastmalchian notamment, qui semble doucement se faire une carrière et que l’on peut apercevoir aussi bien dans des séries comme MacGyver (son Murdoch est quasiment l’un des seuls éléments sauvables dans cette immonde série) ou Gotham que dans des longs métrages comme Prisoners (2013) ou Blade Runner 2049 (2017), fait quasiment un sans faute humoristique !
On citera encore l’hilarant caméo de Stan Lee qui fera écho à certains excès au cours des Sixties ou une blague très amusante qui manifeste la prise de conscience vis-à-vis de cette ridicule convention super-héroïque visant à cacher son identité secrète en mettant une casquette et des lunettes de soleil…
Mais en dehors de cet humour tout à fait identifiable, Ant-Man et la Guêpe dispose aussi de très beaux visuels, notamment dans le monde quantique, ou de ressorts dramatiques magnifiquement maîtrisés. Le tout donne un film léger, agréable et surprenant comme le premier opus, qui parvient subtilement à se raccrocher au MCU dans sa scène post-générique, tout en restant compréhensible indépendamment de celui-ci.
Plus encore, la plus grande des qualités d’Ant-Man est de ne pas chercher à rivaliser avec Infinity War en terme de spectacle et d’humblement accepter sa position dans le MCU sans viser la surenchère. Cela montre la maturité d’un univers qui a trouvé une vitesse de croisière et ne cherche plus spécialement à en mettre plein la vue à tous les coups !