Have a Nice Day
de Liu Jian
Animation
Avec Zhu Changlong, Yang Siming, Cao Kou
Sorti le 27 juin 2018
Après que Xiao Zhang ait dérobé à son employeur mafieux un sac contenant de l’argent dans le but de filer en Corée du Sud et d’offrir une opération de chirurgie esthétique à sa petite amie, il sera contraint de disparaître. Dans sa course, il rencontrera toutes sortes de personnes toutes plus ignobles les unes que les autres et attirées par l’appât du gain.
Récompensé en octobre 2017 au Festival international du film de La Roche-sur-Yon et nommé tant à la Berlinale qu’au Festival international du film d’animation d’Annecy 2017 – d’où il fut déprogrammé suite à la pression des autorités chinoises –, Have a Nice Day allie un scénario alambiqué à une animation 2D.
Ce deuxième film de Jian Liu se veut une dénonciation acerbe du capitalisme et du rapport chinois à l’argent. Si le propos est intéressant, la forme pourra en rebuter certains. Le scénario d’abord est riche en rebondissements, au point de se rapprocher de quantité de films dont certains datent parfois d’il y a vingt ans. On pensera ainsi au cinéma de Guy Ritchie et à certains films comme Arnaques, crimes et botanique (1998) ou Snatch (2000) dans lesquels divers personnages hauts en couleur évoluent séparément jusqu’à ce que quelque chose vienne les réunir. Chez d’autres réalisateurs, on aura également en tête 11:14 (2003) de Greg Marcks ou, à certains égards, le Ladykillers des Frères Coen (2004). Rien de bien nouveau sur ce plan donc en ce qui concerne Have a Nice Day, si ce n’est son format animé.
En ce qui concerne la portée à l’écran, en dehors de certains plans particulièrement intéressants, la réalisation et l’animation n’ont rien de réellement exceptionnel ou permettant d’oublier le côté « déjà vu » du concept. Plus encore, on retrouve rarement la nervosité qui sied à ce genre de récit. Plusieurs plans contemplatifs viendront également ralentir la narration et casser le rythme du film.
Have a Nice Day oscille donc entre polar, film de gangsters et humour cynique et constitue une curiosité intéressante – sorte de Guy Ritchie chinois animé – pour les amateurs du genre. Tout en étant relativement réussi, le film souffre de certaines baisses de rythme et d’un léger manque d’originalité dans son traitement qui alourdiront souvent la narration.