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    Love, Simon : teen movie lambda

    Love, Simon

    de Greg Berlanti

    Drame, Comédie, Romance

    Avec Nick Robinson, Katherine Langford, Jennifer Garner

    Sorti le 20 juin 2018

    Les grandes vacances approchent à grands pas et, avec elle, leur lot de Teen Movies ! Pour n’en citer que quelques uns, sortiront bientôt Midnight Sun (27 juin), Status Update (18 juillet en dvd) ou encore Eighth Grade qui doit encore recevoir une date de sortie.

    Dans cette dynamique sort aujourd’hui Love, Simon, adaptation du roman Moi, Simon, 16 ans, Homo Sapiens de Becky Albertalli, portée à l’écran par Greg Berlanti, maître du genre ! Berlanti est en effet l’une des têtes pensantes cachée derrière les séries Arrow, The Flash, Supergirl et Legends of Tomorrow qui ont fait leur fond de commerce des intrigues simplistes, des triangles amoureux et des répliques faciles.

    Simon Spier est un adolescent de 16 ans qui éprouve des difficultés à avouer à ses proches son orientation sexuelle. Un jour, un élève de son école poste sur un forum un message sous le pseudonyme de « Blue », dans lequel il confesse anonymement son homosexualité. Les deux garçons entameront alors un échange épistolaire teinté de mystère, jusqu’à ce qu’une erreur d’inattention ne vienne compliquer la situation…

    Love, Simon a quelque chose du parfait Teen Movie : léger, drôle par moments, porté par des personnages hauts en couleur. Paradoxalement, il est également hautement caricatural. La famille de Simon, pour commencer, est la parfaite famille hollywoodienne : la mère psychologue parfaitement à l’aise avec les discussions sur le sexe, le père qui fait des Dad-Jokes et des montages photographiques ringards, ils s’aiment sans se le dire, font des soirées télé en famille, Simon a les mêmes amis depuis toujours, etc.

    La mise en place du film s’apparente alors à un assemblage de clichés souligné par des répliques parfois à la limite de l’insulte : « Je suis normal, sauf que j’ai un secret » [C’est anormal d’être homosexuel ?!], « Pourquoi hétéro devrait être la norme ? » [#utérus], « Ma vie s’est arrêtée il y a trois mois au divorce de mes parents (…) et pourtant je crois toujours en l’amour » [#vomi], etc. Sans parler de Simon qui découvre son homosexualité parce qu’il… fait un rêve sur Daniel Radcliffe et adore le groupe Panic ! at the Disco… Ou encore son copain qui a, quant à lui, découvert la chose parce qu’il craquait sur Jon Snow… Comme pour s’acharner dans cette logique grossière, Simon sera traité comme un pestiféré une fois son homosexualité révélée : « Blue » mettra un terme à leurs échanges, il se retrouvera isolé, moqué, …

    À cela s’ajoute l’éternel recourt à des ressorts scénaristiques éculés comme l’incapacité des personnages à discuter pour résoudre leurs problèmes, le mensonge qui en amène un autre ou un personnage qui fait du chantage pour servir ses intérêts, comme si Berlanti remplissait un cahier des charges de la comédie adolescente. De façon amusante, le film semblera prendre conscience de son caractère caricatural lorsque l’identité de « Blue » sera révélée.

    Love, Simon est, au final, un film relativement léger et divertissant pour toute personne sensible à ce genre de cinéma et au travail de Greg Berlanti. Mais il possède néanmoins un côté presque rétrograde : à l’heure où Call me by Your Name surprend par la maturité de son propos et où Touko Laaksonen se voit consacrer un biopic, Love, Simon joue la carte du coup d’épée dans l’eau en portant à l’écran l’histoire d’un jeune qui a honte de révéler son homosexualité, le tout dans une avalanche de bons sentiments factices et édulcorés.

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