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    L’extraordinaire voyage du fakir à travers l’Europe

    L’Extraordinaire Voyage du fakir

    de Ken Scott

    Comédie, aventure 

    avec Dhanush, Bérénice Bejo, Erin Moriarty

    Sorti le 30 mai 2018

    Surfant sur la vague bollywoodienne qui parvient à toucher petit à petit nos contrées, L’Extraordinaire Voyage du Fakir est un feel-good movie féérique réalisé par le canadien Ken Scott qui avait surpris tout le monde avec Starbuck, en 2011. Réussite familiale ou bonbon sucré et écœurant ?

    L’histoire raconte la jeunesse d’Aja, né dans un bidonville de Bombay auprès d’une mère aimante, mais sans père. Il se retrouve vite à écumer les rues avec ses cousines, à arnaquer les touristes au moyen de tours de passe-passe et à pratiquer le vol à la tire. Le jour où sa mère meurt, il décide d’accomplir le rêve qu’elle avait : se rendre à Paris. Arrivé là-bas sans le sou, il va tomber amoureux d’une jeune américaine habitant la Ville Lumière. C’est sans compter sur le destin qui va l’emmener des pays d’Europe jusqu’à un camp de réfugiés libyen et lui faire rencontrer une galerie de personnages hauts en couleurs.

    Si d’un côté le film abuse de scènes mielleuses, d’une photo numérique trop belle pour être vraie, d’une naïveté parfois consternante, on se laisse vite prendre au jeu de cette histoire surréaliste et, à ce moment, toutes les idées du film en deviennent cohérentes, ce qui laisse entrevoir la grande force du film : le mélange des genres et des cultures. Les couleurs sont à l’honneur quand l’intrigue se déroule en Inde, froides et surréalistes en Angleterre, glamours en Italie ou au centre d’un paysage de carte postale à Paris. Un autre point intéressant du long métrage, c’est son casting, mené tambour battant par Dhanush (nouvelle star bollywoodienne) au charme dévastateur, aux côtés des impeccables Ben Miller, Bérénice Béjo, Barkhad Abdi ou encore la charmante Erin Moriarty. Enfin, le film peut se targuer de traiter aussi le problème des migrants qui, sous couvert de l’humour et de la naïveté du héros principal, est tout de même traité de front.

    L’Extraordinaire Voyage du Fakir est au final ce qu’il prétendait être à sa genèse, un feel-good movie familial agréable à suivre. Si tout n’est pas parfait et parfois même légèrement too much, le jeu des clichés, utilisé dans le film pour donner une cohérence au mélange des cultures, se révèle être une belle réussite qu’une fin, plus ou moins énigmatique, justifie. Et Dhanush, même s’il n’évite pas toujours les clichés bollywoodiens ou le surjeu, crève littéralement l’écran par son énergie.

    Loïc Smars
    Loïc Smarshttp://www.lesuricate.org
    Fondateur, rédacteur en chef et responsable scènes du Suricate Magazine

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