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    Overboard, un remake sans surprise

    Overboard

    de Rob Greenberg

    Comédie, Romance

    Avec Anna Faris, Eugenio Derbez, Eva Longoria

    Sorti le 23 mai 2018

    Il était une fois un affreux milliardaire qu’on appelait Léonardo et qui régnait en maître sur ses sujets – du moins ceux qui avaient le malheur de mettre un pied sur son yacht. Seules les plus charmantes demoiselles se voyaient accorder le privilège de partager son royal jacuzzi, tandis que les autres ne méritaient que son dédain. Kate, une  pauvre Cendrillon des temps modernes, venue récurer le bateau de Sa Majesté, n’échappait point à la règle et n’eut droit, comme tous les roturiers, qu’au mépris de l’héritier. Mais la roue tourne et Léonardo qui avait abusé du bon vin tombait à l’eau. Il échoua, amnésique, à Elk Cove où vivait – roulement de tambour – Kate, bien sûr ! Alors quand Kate se présenta à lui comme sa femme, Léonardo n’eut d’autre choix que de travailler dur pour aider celles qu’il pensait être son épouse et ses filles. Et un conte a cela en commun avec les comédies américaines qu’il n’existerait pas sans une morale bienveillante en sous-texte comme par exemple : « l’amour a plus de valeur que tout l’or du monde ».

    Cela vous rappelle quelque chose ? C’est normal et pas seulement parce que le pitch d’Overboard ressemble à celui de toutes les comédies hollywoodiennes mais aussi parce que le film est une copie conforme – à ceci près que le méchant héritier est un homme – du film éponyme sorti trente ans plus tôt. En fait, Rob Greenberg et Bob Fisher n’ont vraiment rien inventé. Ils se sont contentés de reprendre la version de 1987 en l’époussetant un peu pour la rendre plus moderne, et en y ajoutant quelques quiproquos improbables censés faire rire et dont raffole le cinéma américain.

    D’ailleurs, le casting lui-même est typiquement hollywoodien. On y retrouve Anna Farris et Eva Longoria dans le rôle de la Desperate Housewife mexicaine. Et en parlant de casting, on ne peut passer à côté du terrible jeu d’acteur de Eugénio Derbez qui, lorsqu’il interprète Léonardo, ne peut s’empêcher de surjouer. En fait les mimiques trop prononcées de l’acteur lui donnent un petit air de chien battu, ce qui le rend vite insupportable.

    Mais les deux producteurs ont quand même tenté d’apporter une dimension un peu novatrice en mettant au centre de l’histoire la culture latino. Non seulement Léonardo est mexicain mais nombreux personnages secondaires le sont aussi – d’ailleurs ce n’est pas pour rien qu’on y retrouve Eva Longoria. Et si dans un sens la démarche est louable – très peu de latinos sont finalement représentés dans le cinéma hollywoodien alors que c’est une culture très présente aux États-Unis – c’est aussi un bon choix marketing et une belle opportunité pour faire des blagues sur les burritos.

    Finalement, Overboard c’est un vrai récap’ des clichés du genre avec son lot de situations improbables mais divertissantes et de petits moments familiaux touchants. Et mis à part que le film est un tantinet trop long – deux heures sur le sujet, on a vite fait le tour – c’est une bonne daube à aller voir en famille ou avec des copains.

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