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    Stan & Ulysse : l’esprit inventif, timides débuts du Western-Wallonie

    Stan & Ulysse : l’esprit inventif

    de Benjamin Hennot

    Documentaire

    Sorti le 9 mai 2018

    Au cours de la Seconde Guerre mondiale, le groupe Hotton établi dans la région de Chimay et Couvin coordonna des actions de résistance contre l’occupant allemand. André et Marcel, entrés au sein du groupe D prendront les pseudonymes de Stan et Ulysse pour combattre l’ennemi. Ensemble, ils réaliseront plusieurs coups d’éclat. Entre attaques et sabotages, Stan et Ulysse feront de la guerre un western des temps modernes…

    Consacrer un documentaire d’ampleur à la résistance belge est une gageure. Dans un paysage trop souvent dominé par Jean Moulin et la résistance française, les Belges restent toujours en retrait malgré des récits intéressants. On pensera ainsi à l’histoire de Dieudonné Lambrecht, Walthère Dewé et la Dame Blanche en 1914-1918, ou à l’Armée secrète durant la Seconde Guerre. Un documentaire centré sur les exploits de résistants hainuyers est donc bienvenu. Qui plus est, les affiches et bandes annonces annonçaient un film intelligemment réalisé, un documentaire d’un genre nouveau : le Western-Wallonie de Francophonie. Cependant, si sur le papier, Stan & Ulysse : l’esprit inventif donne envie, la réalité est légèrement moins engageante.

    Avant tout, le documentaire commencera par 8 minutes 30 secondes de texte seul, avant que n’apparaisse une voix-off, ce qui d’entrée de jeu, risquera de lasser. Mais au-delà de cela, les passages issus de vieux westerns viseront à orienter le spectateur en cherchant à donner l’image de hors-la-loi intrépides et sans peur : il s’agissait d’une « guerre de gangsters », « On n’a jamais été des militaires ». Mais, bien qu’aucun film ne puisse jamais totalement prétendre à l’objectivité, cette orientation du propos démarquera Stan & Ulysse du documentaire tel qu’on le conçoit habituellement. Si les résistants étaient bel et bien des hors-la-loi, il n’en reste pas moins que le format documentaire se doit de viser à une présentation objective des faits relatés.

    Qui plus est, comme le dira un des intervenants, les Anglais refusaient de subventionner l’action de ces résistants, les soupçonnant d’être communistes. Cette absence de reconnaissance posera question : le groupe Hotton était-il réellement utile à l’action résistante ou faisait-il office de rouage anarchiste dans la dynamique résistante que les Alliés cherchaient à installer ? Si au fond, cette question n’est pas d’une grande importance, elle interpellera quant à la position du groupe au sein de l’entreprise résistante et renforcera le questionnement quant à l’objectivité du propos.

    Mais si tout cela semble au fond assez anecdotique, Stan & Ulysse souffre finalement d’un problème majeur : il cible un public très restreint. Il s’agit au fond d’un film qui expose le fonctionnement d’une section résistante dans une région précise de Belgique. On n’apprendra donc pas grand chose de nouveau sur la résistance et le film est alors principalement intéressant pour les Hainuyers. Dommage…

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