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    Autotune: le Photoshop de la musique

    Quand on écoute la radio, aujourd’hui, on a parfois l’impression d’entendre toujours la même chose. Les artistes semblent tous chanter de la même façon, les morceaux se ressemblent parfois comme deux gouttes d’eau.

    Pourquoi cette sensation de «déjà vu» ou plutôt de «déjà entendu» (qui correspond de plus en plus à ce que l’on nous propose au quotidien)? La raison est simple: Auto Tune et les Pro-Tools.

    Le premier, est un programme destiné à corriger les imperfections de la voix, et aussi à créer cette voix robotique que l’on entend sans cesse maintenant dans le rap et le R & B (un effet découvert lorsque Cher fit son come back fin des années 90 avec Believe). Le second, est un ensemble d’effet destiné à corriger les fautes de tempo et autres de la section instrumentale (en clair, cela sert à recaler la musique quand elle ne sonne pas synchro).

    On peut comparer cela finalement à la photographie. Il est vrai que ces effets sont à la musique ce que Photoshop est à la photo, des outils.

    Seulement voilà, l’outil n’étant pas utilisé avec parcimonie se retrouve progressivement partout, et surtout là où il ne devrait pas être.

    Ce phénomène est devenu tellement courant, que l’on ne sait plus finalement reconnaître une bonne voix d’une mauvaise. Les artistes se retrouvent obligés de se justifier parfois et d’assurer que leur voix n’a pas été modifiée par Auto Tune !

    Beaucoup d’artistes connus l’utilisent également en live pour couvrir leur prestation pitoyable. Il est évident que chanter correctement pendant deux heures tout en dansant relève bien entendu du miracle. Vous aurez donc deviné que Britney Spears et bien d’autres utilisaient ce subterfuge grotesque.

    Le temps de l’album que l’on enregistrait en prise directe sur un multipiste est donc révolu. Auto Tune a certes gommé les imperfections, mais a aussi effacé toute personnalité vocale.

    Un exemple nostagique de l’une de ces imperfections? Ecoutez Beat It de Michael Jackson : juste avant le solo, quelqu’un frappe 3 fois à la porte de la cabine d’enregistrement.

    Cela, vous ne le retrouveriez plus aujourd’hui, et pourtant c’est ça aussi l’authenticité d’un bon album.

    Christophe Pauly
    Christophe Pauly
    Journaliste et photographe du Suricate Magazine

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