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    [BIFFF 2018 : Jour 12] On se sera bien spoilés cette année !

    Bienvenue au festival de Cannes !

    Imaginez la bourde. Dans un état éthylique avancé, le distributeur intervertit deux films destinés au BIFFF pour l’un et au festival de Cannes pour l’autre. C’est sûrement l’explication la plus rationnelle pour la présence de Marjorie Prime ce samedi. Parce que non, le film n’est pas mauvais. Mais on y retrouve autant de rythme que sur l’oscilloscope d’un zombie. Introspection philosophique sur les choses qui fabriquent notre mémoire et qui font de nous ce que nous sommes, le film de Michael Almereyda ressemble à plusieurs séances de thérapie en huis clos. Et ce ne sont pas les présences de Tim Robbins (Les Evadés, Mystic River) et Geena Davis (Thelma & Louise) qui y changeront quelque chose. Passé la première demi-heure du film, on commence à s’ennuyer ferme.

    Une petite pensée tout de même pour les spectateurs du festival de Cannes qui se retrouveront devant un bon torture porn des familles dans quelques semaines. O.E.

    Monstres et compagnie

    Après l’enthousiasmant Monster Hunt présenté au BIFFF en 2016, voici venir sa suite. Déposé à la fin du premier opus dans le monde des monstres par ses parents humains, le petit Wuba n’aura ici d’autre choix que de s’en échapper pour sauver sa vie. Dès le début, Monster Hunt 2 n’hésite pas à sacrifier quelques personnages importants. Cela lui permet d’en introduire de nouveaux. Toutefois, vu que ces derniers fonctionnent sur la même dynamique que certains protagonistes du premier épisode, ils peinent à pleinement convaincre et donnent au film un léger air de déjà-vu. Cela est un peu plus appuyé encore par le fait que l’effet de surprise n’est plus trop présent, malgré une histoire qui semble lancer un nouvel arc scénaristique. Le long-métrage n’en demeure pas moins un spectacle familial satisfaisant (il y avait par ailleurs beaucoup d’enfants dans la salle, entourant un Norbert en délire). Souvent drôle et plutôt rythmé, il donne surtout au spectateur l’occasion de retrouver un univers original et des personnages particulièrement attachants. Cette suite en annonce par ailleurs clairement une autre et se pose donc comme un épisode de transition mignon à défaut d’être réellement mémorable. G.L.

    Le Petit Chaperon Rouge dans l’Enfer de Dante

    Il était une fois … la vie.

    La vie, la vie, la vie, la vie ! La vie, la vie, la vie, la vie. Et voici la vie. La vie, la vie. Le belle vie toute pressée d’éclore. Le monde nous convie.  Et voici la vie. À de nouvelles aurores. Et nous donne des lendemains qui chantent. Et l’ soleil qui nous éblouit. L’air vif nous enchante. Nous emplit de joie et de vie. La vie, la vie, la vie, la vie. La vie, la vie, la vie, la vie. Et voici la vie. La vie, la vie. La belle vie qui coule dans nos veines. Laissons là nos soucis. Et voici la vie. Que la joie souveraine. Emporte les flots de notre sang. Dans un rythme étourdissant. Et donne à tous l’envie. D’ s’éclater et de chanter la vie. La vie, la vie, la vie, la vie. La vie, la vie, la vie, la vie. Et voici la vie. La vie, la vie. La belle vie comme une fête foraine. Pas de temps pour l’ennui. Et voici la vie. Elle court, elle nous entraîne. Chaque instant nous offre ses couleurs. Arc-en-ciel aux mille saveurs… La vie, la vie, la vie, la vie. La vie, la vie, la vie, la vie. Et voici la vie. La vie, la vie. La belle vie qui s’écoule sereine. Relevons le défi. D’en faire hymne à la joie la vie »

    Désolé, je me suis un peu emballé.

    Adapté d’un conte espagnol (ok un conte basque, on a compris les indépendantistes) ce Errementari arrive tout de suite à nous emmener dans son ambiance très inspirée par l’imagerie de l’enfer de Dante et des contes des frères Grimm. Et ça marche. Produit par Alex de la Iglesia (Ghost Graduation), le premier film de genre au pays Basque est très réussi et n’a pas mis longtemps à nous convaincre. C’est beau, c’est bien joué et ça fait bien plus que tenir la route. On en redemande ! O.E.

    Le Miel et les Abeilles

    1936. Un policier est invité à la soirée d’halloween de Mielle, une blonde sculpturale (et non pas une sculpture de blonde, car ça n’aurait aucun sens, comme je tente de l’expliquer à mon co-spectateur Kévin) qui lui demande d’élucider le meurtre de son mari survenu un an plus tôt, jour pour jour… Bees Make Honey commence donc comme un whodunit plutôt classique, à cela près que le jeu légèrement outré de certains acteurs crée un décalage intriguant et laisse planer le doute sur le réel but du réalisateur. Il devient plus évident à mesure que le film avance et opère un glissement vers d’autres genres. Multipliant les effets de caméra et de montage comme les ambiances et les styles (on passe entre autres du film policier au western, en lorgnant sur le théâtre de boulevard), le long-métrage possède un petit côté imprévisible pas déplaisant. Cela permet de tenir le spectateur en haleine sur toute la durée, pour peu qu’il accepte de se laisser prendre au jeu et de faire l’impasse sur certaines grosses ficelles du scénario. S’il se révèle au final moins inclassable que prévu, Bees Make Honey n’en demeure pas moins un petit film sympathique. G.L.

    Méta-métarantino

    Qui n’a jamais eu une petite fringale de 3h du matin ? Oui oui, ce moment où tu rentres chez toi après avoir enchaîné des shots au Floris accompagnés de quelques Chartreuses. Et là, la friterie Tabora est ton amie ! Pour Javid et Tan, un bon petit bicky et poulycroc, ça s’accompagne bien entendu d’un petit carnage gratuit. Au calme. Sauf que là, les frérots vont tomber sur un scénario qui raconte exactement ce qu’ils ont fait la veille, mot pour mot. Et c’est aussi sans compter sur la fille de deux innocents qu’ils ont massacrée la veille et qui va vouloir leur rendre la monnaie de la frite.

    Entre ambiance Tarantino, délire théologique et chaos, ce Snowflake est un véritable bijou. Très bien balancé entre atmosphère anarchique et violence quotidienne, Adolfo Komerer et William James arrivent à nous scotcher directement à notre fauteuil sans jamais nous lâcher.

    Petit bémol tout de même : les deux heures de films apportent quelques longueurs dispensables. O.E.

    Un pompier en enfer

    Along with the Gods est le premier d’une série de deux films. Pour celui-ci, l’histoire s’articule autour d’un pompier. Après avoir trouvé la mort en sauvant une fillette d’un incendie, il se voit adjoindre trois avocats avec chacun leur particularité. En effet, le héros devra passer devant sept tribunaux célestes tenus par différents dieux (chaque tribunal statuant sur un thème précis comme « la violence », « le meurtre » ou encore « le nombre d’albums de Jul écoutés »), afin de savoir s’il sera envoyé en enfer, ou s’il pourra gagner le droit de se réincarner. Commençant par présenter deux procès de suite, le long-métrage évite de se faire répétitif en incorporant en parallèle une histoire d’esprit vengeur. Menée à un train d’enfer, faisant place à un humour omniprésent, et jouissant d’une mise en scène virevoltante, la première partie arbore tout ce que l’on peut attendre des meilleurs blockbusters (exception faite de la rencontre tant attendue Norbert/Kévin, qu’on était en droit d’espérer de la part d’un film qui parle de l’enfer, et qui m’aurait en plus permis de lancer un multiverse Le Suricate, avec tout ce que cela implique de produits dérivés et de rachats des droits par Disney). Dommage que la suite opère un virement plus dramatique un poil moins efficace que tout ce qui a précédé. Rien de bien grave en définitive, les acteurs apportant assez de charisme à leurs personnages pour les rendre facilement attachants et donner envie de connaître la suite de leurs aventures. Vivement le deux ! G.L.

    On s’en foot ? 

    Pour le dernier film de minuit et demi, on nous promet rien de moins qu’un film chinois sur le foot ! Yihaaa ! Et évidemment, on a eu droit à tout, sauf à du football. Plutôt un gros « What the Fuck » étrange et tournant dès les premières minutes au n’importe quoi. Des super-héros de comics mal foutus version chinoise face à une troupe de soldats de l’époque médiévale, des poupées gonflables, des gens qui s’appellent Barbie, des dialogues sans queue ni tête et enfin, une sorte de sport se rapprochant vaguement du football, qui consiste à voler en l’air et à foutre une sorte de boule métallique à piques dans un lustre géant. Autant dire que la plaisanterie n’a duré que 40 minutes avant de rejoindre les copains au bar et parler un peu de la Champion’s League, histoire de tâter un minimum du ballon rond. Ce dernier film ne nous a pas permis de finir ce festival en beauté. Espérons que la clôture rattrape le coup ! Bonne nuit à tous les héros du gazon ! L.S.

    Loïc Smars, Guillaume Limatola et Olivier Eggermont

    Olivier Eggermont
    Olivier Eggermont
    Journaliste du Suricate Magazine

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