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    [BIFFF 2018 : Jour 10] Amérique du Sud Vs Asie : le choc des continents

    Un moment intime avec un Toro

    La plèbe a fait des heures de files pour apercevoir le Toro de loin dans la grande salle alors que le BIFFFeur avait compris que The Place to Be, c’était le lendemain, à la séance de 14h où Cronos, le film qui a révélé Guillermo Del Toro, était diffusé. De plus, c’était aussi l’occasion pour lui de récupérer son prix, gagné au BIFFF il y a 24 ans. C’est dans cette séance plus intimiste que Guillermo, malgré sa fatigue de la veille, a conquis la petite foule à coups d’anecdotes rigolotes. C’était aussi l’occasion pour les plus jeunes d’entre nous, de découvrir ce film avec l’ambiance si particulière du BIFFF. Si ce film de « vampire » a un peu vieilli, il montre tout le talent du réalisateur pour captiver un public. L.S. 

    Quand t’as un problème, baise sur l’autel

    C’est en traînant les pieds que nous nous sommes rendus à la séance de Luciferina. Près de 2h de films d’horreur argentin ne figurait pas tout en haut de nos envies. Et le début est proche de nos attentes : long et chiant. Seul le charme de l’actrice principale nous tient éveillé. Et puis surprise, le film s’emballe et les effets horrifiques fonctionnent contre toute attente. Pourtant, dans cette histoire de possession diabolique et de malédiction familiale, rien n’est très original ou abouti. Ce n’est même pas spécialement toujours bien filmé. Mais quelques scènes fonctionnent convenablement et captive en partie le public. Et les machos pervers (ou les menteurs qui n’assument pas) se féliciteront (contrairement à certains de nos confrères) d’être resté jusqu’à la fin pour une scène d’exorcisme à coup de brouettes malgaches et de lotus retournées sur l’autel d’une chapelle. Sûrement la scène qui restera dans les mémoires ! L.S.

    Frosties, le tigre est en toi !

    Coup de cœur de Tonton Guillermo Del Toro, ce Tigers are not afraid était plus qu’attendu ce jeudi au BIFFF. Il faut dire que le film avait tout pour plaire au papa de Hellboy. Une gamine dont la mère a disparu, enlevée par le cartel local, une poésie omniprésente mais aussi des éléments horrifiques savamment distillés. À mi-chemin entre Ça et La Cité de Dieu, cette troisième réalisation de Issa Lopez arrive dès son commencement à nous captiver et ne nous lâche plus ensuite. Mêlant onirisme, poésie morbide et quotidien désenchanté, Tigers are not afraid arrive à montrer la violence du quotidien pour ces jeunes de manière tantôt pudique tantôt frontale. 

    En lice pour la compétition internationale, nulle doute qu’il aura marqué de nombreux points tant ses 1h20 ont captivé la salle. Eh non Donald, les Mexicains ne sont pas bons qu’à dealer de la drogue ! O.E. 

    Bifff-ore we vanish

    Nouveau film de Kiyoshi Kurosawa, Before we vanish se révèle être une relecture des films d’invasions extraterrestres au sein desquels ces derniers prennent possession de l’enveloppe corporelle des êtres humains. La principale différence avec, par exemple, un The arrival, réside dans le traitement décalé que le cinéaste choisit d’appliquer à son sujet. Doux-amer, le film mêle humour et drame, l’avenir de l’humanité étant quand même en jeu. Cet aspect est quelque peu atténué par le choix de s’attarder sur un nombre réduits de protagonistes, à commencer par les envahisseurs, au nombre de trois. Venus sur Terre pour récupérer des informations  sur ceux qu’ils souhaitent éradiquer, ils prélèvent des « concepts »  sur leurs victimes, les en délestant au passage. Si le procédé peut s’avérer cruel (une personne oublie notamment l’idée de famille), il sait, dans d’autres cas se faire bénéfique (en permettant, entre autres à un jeune homme vivant cloîtré chez lui de s’extraire de sa condition). Mus par une curiosité qui, bien que liée à leur mission, semble plutôt sincère, les extraterrestres n’en deviennent que plus attachants. De là découle la principale force du long-métrage, à savoir ses personnages. En effet, si Before we vanish prend son temps (sans doute trop pour certains), tout se fait à leur bénéfice. Particulièrement bien écrits, ils permettent de suivre l’histoire avec intérêt et d’en faire passer les quelques incohérences (pourquoi le journaliste continue-t-il à aider ses possibles ennemis ?). Touchant, le film parvient même à retourner une fin qui aurait facilement pu sombrer dans la mièvrerie. Si « nous » pouvons probablement « disparaitre », ce fut clairement le cas pour mon voisin de gauche, parti dans ses songes à de multiples reprises (la terrible malédiction des séances d’après-midi de laquelle personne ne semble à l’abri), puis envolé du côté du bar, avant qu’une force invisible ne finisse à chaque fois par le ramener dans la salle. La preuve, si besoin était, que ce film à la fois atypique et enthousiasmant saura en hypnotiser plus d’un, de quelle manière que ce soit. G.L.

    Shock Wave : quand notre cœur fait boum

    « Boum. Le monde entier fait Boum. Tout l’univers fait Boum. Parc’que mon cœur fait Boum Boum. Boum. Je n’entends que Boum Boum. Ça fait toujours Boum Boum Boum. Boum Boum… », nous chantait Charles Trenet. Une chanson qui a dû inspirer le jeune Cheung dans son choix de carrière : démineur. De là à dire qu’il aime se faire sauter, il n’y a qu’un pas (ouh elle était mauvaise celle-là). Pas de chance, le bougre se fait un ennemi mortel dans une opération infiltrée au sein d’une bande de méchants très méchants. Le détonateur (et ça continue) d’une vengeance orchestrée qui va venir dynamiter (mais faites le taire !) le métro-boulot-dodo de notre pote Cheung. Heureusement, il peut quand même compter sur sa copine Carmen, une vraie bombe (mais qui permet à ce mec d’écrire des blagues aussi nulles ???).

    Bref, vous l’aurez compris, ce Shock Wave reprend à peu près tous les clichés du genre. Le héros vraiment très héroïque est confronté aux méchants qui veulent la libération de leur pote emprisonné et beaucoup d’argent. Original tiens. Dans cette situation à première vue explosive (c’est la dernière promis), le réalisateur Herman Yau va nous offrir toutes les situations classiques des films d’action. De la mort tragique d’un otage à l’implication de la petite amie dans l’affaire. Au final, Shock Wave se torpille lui-même (t’avais promis merde !) avec ses longueurs inutiles et ses dialogues stéréotypés. O.E.

    C’kepskeffdkl efjdsfj dfdmjdf (vous avez déjà essayé d’écrire en tremblant ?)

    Ca y est, les vampires ont changé ! Ils supportent le soleil, mangent de l’ail et vivent une vie normale. Quoique. Ils ont toujours besoin de sang humain pour survivre. C’est ce qui arrive à John suite à un accident de voiture qui a coûté la mort de son fils. La culpabilité après un choc post-traumatique, voilà ce qui rend les gens vampires dans Painkillers. Le producteur et scénariste Giles Daoust nous a prévenu avant la séance : ce n’est pas un film comique ! Mais un vampire en manque qui tremble comme un lapin Duracell sous acide, ça provoque un fou rire général d’un quart d’heure dans la salle : John tremble en mangeant, John tremble en pleurant, John tremble à l’enterrement de son fils, John tremble en voiture, John prépare le petit déjà’ en tremblant (certaines scènes dans la douche ou dans le lit, porteront à confusion et suggèreront une toute autre activité individuelle). Si le postulat du tremblement est déjà difficile à supporter, le jeu des acteurs est assez raté. Et pas d’histoire très originale pour aider le récit et au final, un bel échec. L.S. 

    Le murder(er) de l’année

    Après Memories of murderer, voici enfin venu son décalque Asylum au titre approchant, histoire de duper tout le monde aux rayons DVDs. Ah non, en fait Memories of murderer tire son titre du journal qu’y tient un ancien serial killer atteint d’Alzheimer. Manque de chance, de nouveaux cadavres sont découverts dans la région, et le tueur retraité va rapidement retrouver le coupable. À moins que ce ne soit sa mémoire qui lui joue des tours et qu’il n’ait repris du service malgré lui ? Dans tous les cas, ça s’annonce mal barré pour sa fille… Tantôt touchant, tantôt cruel, le film n’innove peut-être pas beaucoup, mais se révèle toutefois solide. Il exploite son postulat de départ au maximum et déroule une intrigue pleine de rebondissements qui n’hésite pas à jouer avec le spectateur. On évitera donc de trop en dire, mais nous pouvons quand même préciser que le suspense tient en haleine sur la quasi-totalité de la durée, et ce malgré de légères baisses de rythmes, par-ci, par-là, et une fin un peu longuette. Car mine de rien, ça parle beaucoup dans Memories of murderer, à tel point qu’on s’attendrait presque à voir un démon pointer le bout de son museau. La seule différence est qu’ici au moins les dialogues se révèlent nécessaires et alimentent une histoire prenante. Si ce polar coréen se révèle également un poil moins sanglant que la plupart de ses augustes prédécesseurs, il n’en demeure pas moins respectable. Une bonne surprise donc, malgré également un léger air de déjà vu. Rien de bien gênant en définitive, surtout si l’on a Alzheimer à un stade avancé, maintenant que j’y pense. Quelle joie de pouvoir découvrir un film quinze fois de suite avec la même impression de nouveauté (faire cette expérience avec, au hasard, Bad boys 2 doit être on ne peut plus revigorant). Nous, au BIFFF, on a l’effet inverse avec les films de possessions. On ne les a pas forcément vus, mais on a fortement l’impression que si, quand même. On va peut-être devoir penser à consulter. G.L.

    À la recherche du scénario perdu

    Ceci est un avis de disparition. Dans la nuit du jeudi 12 avril au vendredi 13 avril, le scénario du film Sunny est apparu au BIFFF durant les premières minutes de sa projection, il n’a pas été revu depuis. Lors de sa disparition, le scénario de Sunny était totalement désorienté et les rares personnes qui l’ont abordé n’ont pas pu comprendre ce qu’il voulait dire. Si vous le croisez, appelez directement un scénariste compétent (n’importe quelle personne qui sait écrire en fait) et n’essayez en aucun cas d’entrer en contact avec lui. La dernière fois qu’il a été vu, le scénario de Sunny était accompagné de nombreuses doses de maitrank apparemment nécessaire pour pouvoir le supporter. Si vous savez où le scénario de Sunny se trouve ou si vous avez des informations sur sa disparition, veuillez contacter le 0498/50.31.02. Si vous lui avez parlé, nous avons mis en place une cellule psychologique pour vous aider dans votre reconstruction. O.E. 

    Olivier Eggermont, Guillaume Limatola et Loïc Smars

     

    Loïc Smars
    Loïc Smarshttp://www.lesuricate.org
    Fondateur, rédacteur en chef et responsable scènes du Suricate Magazine

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