Jumanji, bienvenue dans la jungle
de Jake Kasdan
Fantastique, Action
Avec Dwayne Johnson, Jack Black, Kevin Hart
Sorti le 31 janvier 2018
En 1996, soit un an après la fin de la partie d’Alan Parrish, le jeu Jumanji passe entre les mains d’Alex, un adolescent bien plus intéressé par les consoles que par le vieil objet en bois délaissé sur le sol de sa chambre. Pour susciter son intérêt, le jeu de société se transforme alors en jeu vidéo. Alex l’essaie et disparaît. Vingt ans plus tard, quatre autres adolescents trouvent par hasard la cassette du jeu et se retrouvent à leur tour plongés dans le monde de Jumanji.
Dès l’annonce de la mise en production de ce Jumanji 2, les réactions ont été négatives. De fait, remettre au goût du jour l’un des films les plus marquants des années 90 demeurait aussi inutile que ridicule. Ajoutez à cela un casting léger composé de Kevin Hart, Dwayne Johnson et Jack Black, et vous augurez d’une piètre bouffonnerie.
Pourtant, si l’on s’y intéresse de plus près, la version modernisée signée Jake Kasdan n’est pas dénuée d’imagination. Comme pour mieux se scinder de son prédécesseur, le film casse les codes et change les points de vue. Le jeu de société laisse place au jeu vidéo ; la jungle ne vient plus dans la ville, mais la ville va dans la jungle ; et, point important, les joueurs entrent dans la peau d’avatars aux physiques diamétralement opposés aux leurs. Cela a pour conséquence de mettre le frêle puceau dans la peau du tombeur bodybuildé, la star du lycée abaissée au rang de faire-valoir, la belle écervelée incarnant un homme bedonnant et la rousse timide se découvrant un corps et des pouvoirs de rêve. Un reversal day version aventure très intéressant.
Mais passé ces effets de style, on s’ennuie ferme. Car il faut bien l’avouer, la force de Joe Johnston dans le premier volet, c’était de transposer une histoire toute faite écrite de la main de l’un des maîtres de la littérature pour enfants Chris Van Allsburg, à qui l’on doit entre autres l’histoire de Pôle Express. Jake Kasdan partant d’une page quasiment blanche, l’inventivité y fait vite défaut. Hormis quelques effets drolatiques, l’aventure en elle-même manque de puissance et de profondeur, accablée – si ce n’était déjà pas suffisant – par un méchant mal scripté et dont l’attribution du nom Van Pelt relève d’une insulte pour le personnage ayant fait les beaux jours du Jumanji de 1995.
En résumé, ce Jumanji 2.0 n’a pas grand chose à montrer aux spectateurs si ce ne sont quelques sketchs bien amenés.