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    « Star Wars, épisode VIII : Les Derniers Jedi », le Premier Ordre contre-attaque

    Star Wars, épisode VIII : Les Derniers Jedi

    de Rian Johnson

    Science-Fiction

    Avec Daisy Ridley, John Boyega, Oscar Isaac

    Sorti le 13 décembre 2017

    Le Premier Ordre, avec à sa tête le suprême leader Snoke, le général Hux et l’apprenti Kylo Ren, se retrouve nez-à-nez avec la Résistance menée par Leia Organa… Voilà le synopsis très court qui, non seulement nous permet de respecter le souhait des distributeurs du film de ne pas dévoiler les moments d’intrigue, mais qui nous permet aussi de souligner le peu d’originalité dont celui-ci fait preuve. De fait, cet accrochage intergalactique va permettre à la réalisation de mettre des soupçons de piment à une histoire quelque peu assommante et certainement empruntée.

    Huitième épisode de la saga, « Les Derniers Jedi » s’inscrit dans la suite directe du « Réveil de la Force ». Après avoir retrouvé l’outil (la Force), il fallait effectivement retrouver l’artisan (le Jedi). Si dans la trilogie originelle, le maître d’ouvrage était Obi-Wan Kenobi, les fans ont pu constater dans « Le Réveil de la Force » qu’il s’agissait ici du célèbre Luke Skywalker. De là à dire que Rey est le nouveau compagnon du devoir de Luke, il n’y a qu’un pas qu’aucun fan n’espère voir franchir, tant il sentirait le réchauffé à pleines narines. Mais soit, le monomythe n’est-il pas l’essence même de ce genre de production ?

    Dès lors, après avoir accepté l’idée que cette trilogie n’était en réalité qu’un hommage respectueux à celle qui a vu le jour il y a tout juste quarante ans, nous nous sommes intéressés à sa substance. Et là aussi, le bât blesse. Bien évidemment, les effets spéciaux sont somptueux, les combats épiques et les décors époustouflants. Mais passé cela, le spectateur lambda s’ennuie. De manière évidente – et pour éviter les crises d’épilepsie en diffusion IMAX 3D -, le long métrage de 2h33 propose d’innombrables et interminables moments de dialogue, de quête, d’introspection et donc de doute. Qui est-ce ? Qui suis-je ? Qui étaient-ils ? Que faisons-nous ? Qui est méchant ? À quoi sert le personnage de Finn ? sont autant de questions (sauf la dernière) que se posent les protagonistes du récit, seuls ou à plusieurs, sur un rocher pointu ou dans un cockpit en discutant avec un robot parlant la même langue qu’un modem 56k. C’est important pour l’histoire nous direz-vous… même si elle est cousue de fil blanc.

    Enfin, niveau casting, il faut faudra faire avec les mêmes ou presque. À savoir, la pétillante et intéressante Daisy Ridley dans le rôle de Rey ; le très dispensable John Boyega dans la peau du non moins dispensable Finn ; le bon Oscar Isaac dans le rôle du trublion décalé Han… euh… Poe Dameron ; les incontournables Mark Hamill (Luke Skywalker) et Carrie Fisher (Leia Organa) ; et, last but not least, l’excellent Adam Driver mal exploité dans la peau de Kylo Ren, apprenti leader d’une armée aux costumes sombres à en faire pâlir un certain Hugo Boss (collection 40-45). Bref, rien de très palpitant à se mettre sous la dent.

    En résumé, visuellement éblouissant, ce Star Wars 8 est avant tout une prouesse esthétique. Une opération chirurgicale très précise visant à rajeunir une trame vieillie par le temps qui passe. Pour la fraîcheur, on lui préfèrera la spin-off Rogue One, en attendant celle de Solo prévue pour l’an prochain.

    Matthieu Matthys
    Matthieu Matthys
    Directeur de publication - responsable cinéma du Suricate Magazine.

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