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    La Revue des Galeries : une année avec moins d’éclat

    Mise en scène de Bernard Lefrancq et David Michels, avec Bernard Lefrancq, Angélique Leleux, Perrine Delers, Marie-Sylvie Hubot, Gauthier Bourgois, Denis Carpentier, Anne Chantraine, Natasha Henry, Kylian Campbell, Frédéric Celini, Fabian Le Castel. Du 6 décembre au 28 janvier 2018 au Théâtre des Galeries.

    L’heure de tirer le bilan comique de l’année écoulée a sonné avec l’arrivée des fêtes. Grand moment cathartique pour certains, petite bulle d’oxygène pour d’autres, La Revue offre une rétrospective mariant sketches, chansons, imitations et danses. Le temps d’une soirée, cette sympathique tradition du temps des fêtes met aux oubliettes de façon légère les petits et grands événements qui ont marqué l’année.

    Avec les scandales de Publifin et du Samusocial, la crise politique de l’été, les soubresauts du kazakhgate et les suites de l’affaire Duferco, l’année 2017 aura été surtout (tristement) politique. Et l’édition 2017 de la traditionnelle revue l’a bien noté. Les dérives politiques belges qui ont secoué le pays tiennent le haut du pavé au point de prendre presque toute la place dans la production dirigée par David Michiels et Bernard Lefrancq.

    Souffrant d’un déséquilibre avec une couverture très portée sur la satire politique et quelques sketches qui tombent à plat, la cuvée de cette année manque singulièrement de bulles. Les idées ingénieuses ne sont pas tellement nombreuses. Plusieurs numéros sont ternes avec des textes souvent trop faibles. La scène d’ouverture « Coupé au montage » épinglant un duel entre Paul Magnette et Charles Michel manque de subtilité et d’originalité. Le jeu des comédiens n’est pas remis en cause, c’est le dialogue lourdingue qui pose question. Il en va de même pour la rencontre entre le couple Macron et le très classieux Stéphane Bern. Malgré les bonnes imitations d’Angélique Leleux, de Fabian Le castel et de Gauthier Bourgois, les répliques sont trop prévisibles et usées. Vu le déchaînement sexiste qu’a subi Brigitte Macron cette année, était-il bien nécessaire de s’en prendre à la Première dame pour la énième fois ? Il nous semble qu’un humour à rebrousse-poil aurait été plus interpellant.

    Cette année, le bien sympathique Monsieur Colla qui, dans son traditionnel monologue, fait crouler généralement de rire le parterre, ne parvient pas à égaler le niveau auquel il nous avait habitué. Néanmoins, le petit clin d’œil à la piste cyclable de l’année passée et l’attention portée aux tics d’Olivier Maingain nous ont bien fait rire.

    Quant à la parodie d’Yvan Mayeur en Robin des villes, force est de constater que, malgré la brillante interprétation de Bernard Lefrancq, le cas du Samu social fait dorénavant plus grincer nos dents que déverrouiller nos zygomatiques. Et nous avons trouvé que certains sujets brûlants comme la gestion du parc Maximilien par Théo Francken, les scandales sexistes ou encore l’arrivée de Puigdemont à Bruxelles ont été insérés à la va-vite et auraient mérité un meilleur traitement.

    Mais bien entendu, La Revue nous réserve également un lot de bons moments. Au chapitre des numéros marquants, la saynète reprenant l’arrestation de Marie-Martine Schyns par la sûreté de l’Etat est à saluer, le défilé de mode met de l’ambiance, le sketch sur la compagnie de « haut vol » Ryanair tape juste et dur.

    Autres points forts du spectacle : les interprétations de Fabian Le castel (l’hommage à Johnny Hallyday, Christophe Maé, Charles Aznavour, Patrick Bruel…), les chansons (Cocotte Déprime, Ed Sheeran, Nous sommes des virus, les hologrammes) et danses sont vraiment à souligner pour leur qualité.

    Au rayon des nouveautés, on note l’arrivée de trois artistes qui assurent bien le show : la danseuse Natasha Henry, le comédien Denis Carpentier et le chanteur Gauthier Bourgois. Et on constate à regret le départ de Pierre Pigeolet. Autres surprises : aucun volet n’est consacré à la famille royale cette année. La couverture internationale est très limitée, l’actu sport également.

    Cette Revue 2017 est donc placée sous de le signe de la belgitude, autour essentiellement des affres des politiciens. On espère que le cru sera plus festif l’année prochaine avec une programmation plus diversifiée pour dynamiser ce grand rendez-vous du rire.

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