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    Croisière Coconuts : de la marée basse au tsunami

    De Laurence Bibot, mise en scène de Nathalie Uffner, avec Julie Duroisin, Emmanuel Dell’Erba, Aurelio Mergola, June Owens, Marie-Hélène Remacle et Abel Tesch. Du 30 novembre 2017 au 7 janvier 2018 et du 19 décembre 2018 au 19 janvier 2019 au Théâtre de la Toison d’Or.

    Laurence Bibot n’avait, finalement, jamais écrit de pièce de théâtre. Et c’est évidemment au TTO qu’elle se lance, bien entourée par Nathalie Uffner à la mise en scène. Car le TTO correspond bien au thème d’une pièce très colorée et truffée d’un humour sans prise de tête. Mais est-ce que le passage entre l’écriture d’un one woman show à une pièce au casting étoffé – dont Bibot ne fait pas partie – est réussi ?

    Le pitch de Croisière Coconuts est assez simple : la vie sur une croisère déjantée, ses passagers emmerdants, son équipage loufoque et les divers artistes prêts à divertir leur public tout au long de la traversée. On retrouve une famille étouffante pour leur fils, vieux nerd ; Kamel, l’animateur peut-être un peu trop sympathique ; une mère et sa fille, chanteuses ; la première femme capitaine de croisière qui doit faire face à ses responsabilités, un magicien qui en est à son 33ème voyage ; la fille du patron qui a créé un numéro de danse avec son petit ami sortant de prison ; une journaliste enquêtant sur des choses anormales se passant sur le bateau ; Punjab, le petit indonésien triste ; etc.

    Après un début de saison en demi-teinte, on attendait beaucoup de cette nouvelle création du TTO. Le début de la pièce nous fait alors craindre le pire, on retrouve un jeu parfois trop survolté et un humour quelque peu au ras des pâquerettes. On craint à un remake de Ca fait rire les oiseaux, pièce décevante du début de saison, quand on retrouve dans le casting, Aurelio Mergola, véritable boule de nerfs parfois horripilante. Mais cette première partie n’est au fait qu’une mise en place logique des personnages pour atteindre une deuxième partie géniallissime et sans temps morts. Dès que tout est bien installé, le show horripilant de Mergola devient une interprétation parfaite d’un personnage au double visage. Julie Duroisin, d’abord effacée, prend, pour notre plus grand bonheur, de plus en plus de place et les autres acteurs trouvent leurs marques pour un feu d’artifice final digne du music hall. Car quand tout va mal à bord, il ne reste qu’une seule chose à faire : continuer le show ! S’enchaînent de multiples spectacles qui éblouissent les yeux et les oreilles : chants, tours de magie, marionnettes, etc.

    Au final, si le début semble un peu poussif, la deuxième partie du spectacle justifie les différents mises en place et offre au spectateur un véritable show éblouissant. Laurence Bibot réussit son passage à l’écriture théâtrale et emmène son public de la marée basse jusqu’au tsunami le plus dévastateur.

    Loïc Smars
    Loïc Smarshttp://www.lesuricate.org
    Fondateur, rédacteur en chef et responsable scènes du Suricate Magazine

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