Comme chaque année, la première semaine de décembre sera consacrée au cinéma issu du pourtour Méditerranéen avec la 17ème édition du célèbre MED ! Du court au long métrage en passant par le documentaire, ce sont, au total, plus de 70 productions, dont 11 avant-premières, qui seront proposées cette année. La « diversité du Sud » est mise à l’honneur, mais pas seulement, puisque le MED se fait fort de ne pas se détourner de ses racines, avec une programmation de productions belgo-méditerranéennes. Dans la continuité et en date d’anniversaire des 50 ans du début de l’immigration tunisienne en Belgique, la programmation y dédie un focus sur les jeunes réalisateurs du pays.
« Vous les femmes, vous le charme »… Par la « Focale : Voies de Femmes », le Med met à l’honneur des créations cinématographiques « faites » par des femmes et/ou « à propos » des femmes. On ne peut s’y résoudre ; l’intention est là, le geste noble, mais la révérence manque en subtilité. Rappelons toutes ces femmes qui se sont battues et se battent encore pour l’égalité des sexes, à redéfinir les carcans machistes de notre société, vers un lendemain ou l’être ne se concevra plus par sa relation binaire de l’attribut sexuel, mais bel et bien dans la singularité de tous « Je ». L’engagement féministe n’est pas un geste, c’est un mouvement continu qui ne doit comporter ni début ni fin. Par là même, rassembler un jury exclusivement composé de femmes, c’est les écarter d’une réalité ou celle-ci n’a plus peur de se confronter au sexe opposé.
Pour autant, au-delà de cette thématique, la sélection que nous a concocté le MED est traversée par la figure de la femme engagée du XXIème siècle.
Toujours au cœur de l’actualité, la section MeDoc rassemble une quinzaine de documentaire qui portent en eux l’urgence. Urgence de filmer, de dire. Au-delà de l’ombre réalisée par Nada Mezni Hafaiedh, nous dévoile l’histoire d’une (ex)femen, Amina Sboui, engagée dans la lutte LDTG en Tunisie ; Ada for Mayor suit Ada Colau dans son périple pour devenir maire et, par là même, transformer le paysage politique espagnol ; Les fleurs du Bitume de Karine Morales et Caroline Péricard, portrait aux multiples facettes de la révolution Jasmin à travers Ouména, Chaïma et Shams. Femmes et imams, Karima, Hannane et Bouchra conjuguent traditions avec égalité dans Casablanca Calling de Rosa Rogers et Maya Zinshtein n’hésite pas à infiltrer l’horrifique Beitar Jérusalem pour s’emparer de problèmes de fonds chaque fois plus tragiques.
La femme de fiction, elle aussi est conquérante, affirmée ; affirmante. Fureur de mourir, Madame J n’est que l’argument de Bojan Vuletic pour dresser le portrait sarcastique de sa Serbie contemporaine, de même Teona Strugar Miteveska, aborde cette nouvelle génération désemparée des Balkans à travers un fait divers dans When the day had no name. Fureur de vivre ; qu’elles s’appellent Djam, Mariam de La Belle et la Meute, Marijana de Quit Staring At My Place, ou telles chacune de A mon âge je me cache encore pour fumer ; qu’elles appellent à la liberté, la justice, la tolérance, (hommes et) femmes crient la vie.
Comme chaque année, le Festival du cinéma Méditerranéen fait événement au-delà des séances de projection, au détour de rencontres, débats, concerts. Rendez-vous donc au Botanique, Studio 5 (Flagey), Cinéma Aventure et à Bozar du 1er au 8 décembre pour célébrer encore et toujours le cinéma !