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    « Bien des ciels au-dessus du septième », film cafardeux

    Bien des ciels au-dessus du septième

    de Jan Matthys

    Drame

    Avec Brit Van Hoof, Koen De Graeve, Sara De Roo

    Sorti le 8 novembre 2017

    Bien des ciels au-dessus du septième est un film choral sur fond de recherche du bonheur. Il prend le pouls d’une famille flamande qui traîne son spleen. Adapté du roman à succès de l’auteure Griet Op de Beeck, le film de Jan Matthys explore malheureusement un peu trop les bleus de l’âme et pêche par excès de prudence et de pessimisme.

    Depuis quelques années, un certain cinéma flamand, inventif et singulier, s’amuse à piétiner les conventions. Parvenant à mêler les tons et les ambiances avec joyeuseté, ce cinéma déjoue bien souvent les attentes, offre des points de vue inédits et inattendus. Force est de constater que Bien des ciels au-dessus du septième n’appartient pas à cette veine-là. A la fois poussif, convenu et pesant, le film livre un portrait de famille souffreteux, en anémie où on y dépeint la complexité des liens familiaux et la difficulté de faire des choix de vie.

    Eva (Brit Van Hoof), jeune trentenaire, a un petit air de Bridget Jones. Même minois que l’héroïne anglaise, elle souffre tout comme elle de ses kilos superflus et supporte difficilement sa vie de célibat. Mais la comparaison s’arrête là car on comprend très vite qu’on n’a pas vraiment affaire à un feel good movie. Psychologue en milieu carcéral, Eva est plutôt du genre à être la confidente de tout le monde dans la vie de tous les jours. Elle sourit, feint, souffre en silence. Elle passe beaucoup de temps à écouter Elsie, sa sœur mariée qui est très éprise de Casper, un artiste rencontré lors d’un vernissage. Cette relation extraconjugale passionnée perturbe fortement Elsie qui aimerait changer de vie mais craint de faire souffrir sa famille. Notamment sa petite fille Lou de 13 ans qui vit difficilement son entrée en secondaire. Et puis, Eva s’inquiète également pour son père, pas très heureux en couple, qui noie un lourd secret à coups d’alcool.

    Cinq chemins, trois générations et un septième ciel bien difficile à atteindre pour tous. Le film explore la gamme des sentiments en se partageant entre la déception et la souffrance, la joie et la tristesse sans parvenir à trouver un réel équilibre entre rires et larmes. Accumulant maladresses et poncifs, ce long-métrage joue une partition peu convaincante. Les personnages sont trop peu brossés pour attirer réellement notre sympathie au point qu’on s’en balance un peu de leurs états d’âme et de leurs questions existentielles. Et il y a comme un sentiment de bouclage forcé car le drame qui se joue à la fin nous semble précipité, pas vraiment en adéquation avec l’état mental d’un des principaux personnages.

    On recense néanmoins quelques charmes épars dans des images qui reflètent la poésie du quotidien à travers la solitude des uns et des autres. De rares moments de comédie irrésistibles parsèment également le film grâce à Viviane de Muynck dans le rôle de la mère impossible à vivre. Par sa gouaille et son franc parler, elle parvient (et c’est bien la seule) à illuminer un peu l’histoire.

    On pourrait interpréter Bien des ciels au-dessus du septième comme une invitation à oser bouger sa ligne d’horizon, à chercher des petites parcelles de bonheur. Mais le film est loin d’offrir un coup de fouet au moral. Pas sûr dès lors qu’il plaise aux amateurs de psychologie positive.

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