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    Batman vs Double-Face, So Long Mr West !

    Batman vs Double-Face

    de Rick Morales

    Animation, Action, Comédie

    Avec Adam West, Burt Ward, William Shatner

    Un an après la sortie de Batman : Return of the Caped Crusaders qui proposait une plongée animée dans l’univers psychédélique du Batman ‘66, DC Entertainment et Warner Bros Animation offrent à Adam West et Burt Ward une nouvelle possibilité d’incarner le Dark Knight et son fidèle acolyte, Robin the Boy Wonder ! Par la même occasion, cette nouvelle production constitue un véritable chant du cygne pour Adam West, décédé le 9 juin de cette année.

    Persuadé que bien et mal sont deux choses distinctes, le Docteur Hugo Strange est parvenu à créer un extracteur de mal. Il propose ainsi de démontrer les qualités de son invention en soumettant plusieurs ennemis du Chevalier Noir à un test destiné à les délester de leur malveillance. Cependant, les méchancetés combinées des cobayes sélectionnés auront pour effet de saturer la machine de Strange et de créer une explosion qui défigurera le procureur Harvey Dent venu assister à l’expérience, donnant naissance au truand Double-Face. Après une parenthèse criminelle – durant le temps du générique –, celui-ci sera capturé et emmené à l’hôpital pour une reconstruction faciale. Mais alors qu’Harvey Dent retrouve sa vie d’avant, le Dynamic Duo découvre rapidement que Double-Face continue de sévir à Gotham !

    Si Batman vs Two-Face permet d’apprécier une dernière fois Adam West dans le costume du héros masqué, il convient de préciser que la production lui a trouvé un antagoniste de choix en la personne de William Shatner qui interprète ici Double-Face ! Et le résultat est pour le moins positivement surprenant [mais pas nouveau, Shatner ayant déjà prêté sa voix à plusieurs personnages animés, notamment dans les films Nos voisins les hommes, The Wild ou Les Zévadés de l’espace… Sans parler de sa carrière musicale débutée en 1968 avec l’album The Transformed Man]. Si la perspective de voir le Capitaine Kirk interpréter Double-Face peut surprendre, il faut admettre que la reconversion s’avère convaincante. Notons encore la présence de Julie Newmar au casting qui reprend ici encore son personnage de Catwoman. Sans parler de Lee Meriwether, autre incarnation de la célèbre féline qui prêtera ici sa voix au personnage de Lucilee Diamond…

    La première chose qu’il convient de souligner est que cette nouvelle production hommage à la série télévisée des années 1960 est nettement mieux dosée que son prédécesseur. L’humour est souvent plus subtil, les plaisanteries mieux disséminées dans le récit et l’on ne sent plus la volonté de trop en faire qui alourdissait Batman : Return of the Caped Crusaders. L’animation est elle également bien plus soignée et fluide. Un réel plaisir auquel les productions animées de Warner Bros nous habituent de moins en moins.

    De façon intéressante, l’animation permet de mettre cette version du Chevalier Noir dans des situations inimaginables durant les Sixties, pour des raisons techniques ou budgétaires. Le média animé permet ainsi de saluer dignement Adam West en donnant à son incarnation de Batman un dernier sursaut d’action.

    En ce qui concerne le récit à proprement parler, divers points sont à souligner. Avant tout, ce long-métrage propose une réinterprétation originale de l’Origin Story de Double-Face tout à fait adaptée à l’univers de la série originelle. Plus encore, l’idée de montrer la transformation d’Harvey Dent en double maléfique avant de le ramener à la normale permet de souligner la composante ‘Stevensonienne’ du récit en insistant sur la conception primaire du personnage de Double-Face, véritable incarnation de Docteur Jekyll et Mister Hyde. Le film s’avère alors être une synthèse subtile entre la loufoquerie de la série des années 60 et le roman de Robert Louis Stevenson, couplée à une thématique déjà vue dans la série animée Batman : The Animated Series (principalement le deuxième épisode de la saison 3, intitulé Second Chance).

    Côté scénario, si l’on pourra parfois retrouver des ficelles scénaristiques peu novatrices (notamment un passage visant à asperger les habitants de la ville avec un gaz comme on pouvait déjà le voir dans le Batman de Tim Burton), il faudra admettre que la chose est entièrement assumée par le récit et se révèle alors pardonnable. On appréciera aussi une brève apparition d’Harleen Quinzel, destinée à rappeler que nous fêtons cette année les 25 ans de son alter-ego Harley Quinn . Il est ainsi cocasse de voir l’anti-héroïne dans l’univers télévisuel de Batman ’66 quant on sait qu’elle ne sera justement créée que 25 ans plus tard !

    Enfin, Batman vs Double-Face ne manquera pas de rendre hommage au regretté Adam West… ainsi qu’à Hugh Hefner ! En somme, le film constitue un très bel hommage à cet univers tout entier et à un pan de l’histoire télévisuelle qui vient de disparaître. Le tout est merveilleusement animé, bien dosé et divertissant sans oublier d’être intelligent. Les amateurs du genre ne seront certainement pas déçus.

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