LEGO Ninjago
de Charlie Bean et Paul Fisher
Animation, Action
Avec les voix de Justin Theroux, Jackie Chan, Dave Franco
Sorti le 18 octobre 2017
Quelques mois seulement après la sortie de LEGO Batman, la société LEGO nous gratifie d’un nouveau prétexte à la vente de produits divers et variés. Dérivé de la gamme de jouets et de la série télévisée lancée en 2011 sur Cartoon Network, LEGO Ninjago est le nouveau long-métrage de cette licence.
Alors que Garmadon cherche sans cesse à prendre possession la ville de Ninjago City, Lloyd et ses amis Ninja doivent unir leurs forces pour vaincre ce terrible ennemi. Mais celui-ci possède plus d’un tour dans son sac et parviendra à vaincre l’équipe de héros qui devra alors entamer une remise en question drastique et apprendre à travailler de concert. En parallèle, Garmadon devra tisser des liens avec son fils qui n’est autre que Lloyd lui-même…
LEGO Ninjago s’inscrit pleinement dans la lignée de ses prédécesseurs en jouant la carte de l’exagération humoristique poussée à son paroxysme et en intégrant quantité de références au récit, à commencer par la séquence d’ouverture se déroulant dans un Pawnshop asiatique n’étant pas sans rappeler Gremlins ou les plus récents Le Royaume interdit (2008) et L’apprenti sorcier (2010). Cette séquence – un peu dispensable en dehors de l’argument marketing consistant à souligner la présence de Jackie Chan au casting – permettra de lancer l’intrigue.
Question référence, on trouvera également une dynamique de groupe presqu’entièrement calquée sur les Powers Rangers en ce qui concerne l’équipe de ninjas. Le troisième quart du film amènera quant à lui un clin d’œil à Indiana Jones et le Temple Maudit. Et la liste continue encore…
Cette logique semble assumée au point que le scénario n’innove sur quasiment aucun point : Lloyd, étant le fils de Garmadon, est honni par Ninjago City tout entière qui ignore son identité secrète de Ninja vert et le mésestime donc entièrement, il va chercher à nouer des liens avec son père tout au long du récit… En somme, l’intégralité du scénario est un assemblage de thématiques éculées. Tout cela fait de LEGO Ninjago un film extrêmement prévisible : Lloyd découvre que son pouvoir est différent de celui des autres et l’on verra directement venir la morale niaiseuse sur la richesse intérieure ; la quête initiatique du héros et sa volonté d’obtenir l’approbation de son père sera elle encore (trop) rapidement cernée par le spectateur, etc.
Au niveau de l’humour, LEGO Ninjago emprunte le même chemin que ses prédécesseurs en bombardant le spectateur de toutes sortes de plaisanteries, au risque de créer l’indigestion. Mais si la formule fonctionnait parfaitement dans le premier film, elle commence malheureusement déjà à montrer ses limites et à s’avérer répétitive. En résulte une production qui peut, à certains moments, s’avérer fatigante.
Bien entendu, en dehors de ces quelques défauts, le film comporte plusieurs qualités. D’abord du point de vue de l’animation, égale aux précédents opus. Ensuite, on appréciera certaines trouvailles (comme celle du pointeur laser et du « terrible monstre » résultant de son utilisation). Sans compter la présence de Jackie Chan au casting ! Reste un film relativement divertissant, qui se laisse apprécier pour ce qu’il est, à savoir une production légère faisant appel à toutes sortes de références culturelles issues de notre enfance. Mention honorable donc pour la nostalgie et le plaisir de voir le sympathique univers LEGO une fois de plus porté à l’écran.