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    Mon garçon, quand Guillaume Canet se prend pour Charles Bronson

    Mon garçon

    de Christian Carion

    Thriller

    Avec Guillaume Canet, Mélanie Laurent, Olivier De Benoist, Lino Papa, Marc Robert

    Sorti le 20 septembre 2017

    Quand son fils Mathys disparaît lors d’une classe verte en montagne, Julien quitte les activités floues et les nombreux voyages que son travail l’oblige à accomplir pour revenir en France, où il retrouve son ex-femme, désemparée par la disparition, et le nouveau compagnon de celle-ci, au comportement étrange. Recherchant son fils de manière de plus en plus obsessionnelle, Julien n’hésitera pas à transgresser les limites de la légalité pour arriver à ses fins.

    Passée une première demi-heure assez pénible, dans laquelle les acteurs, en roue libre, se confrontent dans des face-à-face lourdingues aux dialogues explicatifs, le film finit par sortir de cet habillage de téléfilm appuyé sur une disparition d’enfant et parvient à mieux tirer parti de son postulat : celui de mener à bout un suspense qui repose entièrement sur le plaisir de l’intrigue au premier degré, en pariant sur la bonne volonté et l’investissement du spectateur.

    Sur ce point, le film finit par atteindre sa cible, mais opère également un changement radical de cap dans son déroulé dramaturgique et le genre qu’il aborde, quand le thriller paranoïaque se mue petit à petit en film de « vigilante ». Mon garçon finit en effet par avoir des airs d’Un justicier dans la ville, lorsque le personnage principal s’avère utiliser des méthodes particulièrement musclées dans la recherche de son fils disparu.

    Ce virage est d’autant plus inattendu que l’on sait le film dirigé par Christian Carion (Une hirondelle a fait le printemps, Joyeux Noël) plus habitué aux « feel good movies » de tous crins. Mais cet effet de surprise ne va malheureusement pas sans le revers de sa médaille, à savoir un comique involontaire parfois très handicapant, notamment dans une scène de torture qui se voudrait paroxystique mais en vient à être risible, probablement à cause de cet effet de décalage et d’une direction d’acteurs décidément très relâchée.

    Carion a vraisemblablement voulu se faire violence en s’attaquant à un genre radicalement opposé à ce qu’il fait habituellement, avec une méthode également éloignée d’un système industrialisé – le film a été tourné en six jours, et sans que l’acteur principal (Guillaume Canet, de tous les plans) n’ait lu le scénario. Voici donc ce cinéaste en quête d’une seconde jeunesse occupé à filmer son héros en caméra à l’épaule tremblotante, pour un rendu se voulant immersif. Le résultat est définitivement en demi-teinte, Christian Carion n’étant malgré tout pas à l’aise dans le genre, et cherchant à forcer sa nature de manière parfois un peu pathétique.

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