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    Wind River, randonnée pour un traqueur

    Wind River

    de Taylor Sheridan

    Thriller

    Avec Jeremy Renner, Elisabeth Olsen, Kelsey Chow, Jon Bernthal

    Sorti le 20 septembre 2017

    En 2015, la sortie de Sicario, réalisé par Denis Villeneuve, fait sensation. Derrière le scénario de cet impressionnant thriller sur fond de guerre contre les cartels mexicains, se trouve Taylor Sheridan, acteur jusqu’alors spécialisé dans les séries télévisées. En 2016, un autre de ses scripts est porté à l’écran : Comancheria. Mis en scène par David MacKenzie, le long-métrage, qui suit deux frères contraints à devenir braqueurs de banques pour rembourser leurs dettes, ne passe pas non plus inaperçu. En 2017, Wind River, qui voit Taylor Sheridan adapter son propre script en passant derrière la caméra, vient clore ce que l’auteur aime à qualifier de trilogie.

    On y retrouve l’association entre une jeune recrue du FBI et un père meurtri, déjà au cœur de Sicario, ainsi qu’un développement du constat amer sur la situation actuelle des amérindiens présent en filigrane dans Comancheria. Toutefois, les trois films sont avant tout liés par leurs aspects de westerns modernes.

    Dans un lieu reculé, transformé par la misère en quasi zone de non droit, l’apparition d’une justice extrajudiciaire ainsi que certains éclats de violence ravageurs semblent presque logiques. Wind River appuie ce fait. Prenant place dans une réserve amérindienne reculée et marquée par des conditions climatiques difficiles et parfois meurtrières, le film s’articule autour de la découverte d’un corps frigorifié par le chasseur Cory Lambert. Habitué à débusquer et abattre coyotes et autres pumas, il devra cette-fois-ci mettre à profit son talent de traqueur pour mettre la main sur une toute autre forme de prédateur, afin d’aider Jane Banner, du FBI.

    Si le scénario appuie parfois trop quelques uns de ses éléments, il n’en reste pas moins l’un des meilleurs de son auteur. Engagé, à la fois sec et poétique comme les écrits de Benjamin Whitmer, il se révèle prenant de bout en bout, tout en faisant montre d’un grand soucis du détail qui se retrouve dans la réalisation.

    Mieux, Taylor Sheridan parvient à ménager des moments de tension et de brutalité à la fois inattendus et très efficaces. S’ils sous-tendent l’intégralité du long-métrage, ce dernier n’en délaisse pas moins l’émotion, grâce à ses personnages écorchés et attachants. À ce titre, Jeremy Renner trouve ici plus de place pour son jeu qu’il n’en a au sein des films présentant les Avengers. Cela lui permet de livrer l’une de ses meilleures prestations, épaulé par une Elizabeth Olsen impeccable.

    Il n’en faut pas plus pour faire de Wind River, prix Un certain regard de la mise en scène à Cannes,  un polar solide dont la noirceur intrinsèque contraste avec les magnifiques étendues enneigées qu’il met en scène, tout en s’y accordant parfaitement.

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