Les Piliers de la Terre, c’est tout d’abord une saga familiale écrite par Ken Follet à la fin des années 80. L’histoire de Tom (et sa famille), qui rêve de bâtir une cathédrale ; de Jack, le fils adoptif surdoué ; d’Aliena, la comtesse déchue ; de Philip, le nouveau prieur de Kingsbridge qui tente de sauver son prieuré ; de Waleran, l’évèque ambitieux ; etc. La construction de la cathédrale de Kingsbridge devient l’axe central d’un récit qui retrace aussi les guerres de succession dans l’Angleterre du XIIème siècle. Près de vingt ans après, une suite a vu le jour : Un monde sans fin, qui se déroule elle aussi à Kingsbridge, deux siècles plus tard avec les descendants du premier tome et, dès demain en librairie (le 14 septembre 2017), sortira Une colonne de feu, se passant à nouveau deux siècles plus tard, en pleine guerre des religions. Si les deux premiers ouvrages ont fait l’objet d’une adaptation télévisuelle inégale, la sortie du troisième tome voit apparaître quelque chose de bien plus suprenant : un jeu vidéo reprenant l’intrigue de l’ouvrage initial.
L’éditeur Daedalic a misé pour ce jeu, sur la forme d’un point’n click. C’est-à-dire la possibilité pour le joueur d’interagir dans une aventure virtuelle seulement grâce à la souris : déplacer le personnage dans les décors, interagir en choisissant les actions, résoudre des énigmes, trouver des objets et aussi, effectuer de petits jeux permettant d’avancer dans la quête.
On peut, dans Les Piliers de la Terre, effectuer toutes ces actions. Mais à vrai dire, ce n’est pas le point fort du jeu qui se trouve très limité à ce niveau. Les énigmes sont assez simples et le joueur avance rapidement dans les différents niveaux. Le point fort de ce jeu n’est pas le fond mais la forme. Tout d’abord, le jeu permet à tous de parcourir l’histoire culte de Ken Follet sans avoir à lire le bouquin, d’immerger les utilisateurs dans son univers moyen-âgeux grâce à divers procédés réussis : des dialogues et une bande son dignes des meilleurs blockbusters du jeu vidéo, et des dessins peints à la main époustouflants.
Alors que le prochain tome de cette saga immortelle, Une colonne de feu (aux éditions Laffont), sort en librairie, on peut se remémorer les prémices de l’histoire sur son ordinateur ou sa console en plongeant sans hésiter dans cette aventure interactive passionnante. Les créateurs du jeu ont pris le pari de tout miser sur la forme et non sur le fond, laissant la part belle à la découverte du récit au détriment de la complexité du jeu. Mais il serait malhonnête de bouder son plaisir devant ce bijou visuel de Daedalic. Il ne reste plus, pour être totalement satisfait, qu’attendre les prochaines parties du jeu qui vont sortir au cours des mois qui viennent.