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    American Made, top drug

    American Made

    de Doug Liman

    Policier, Thriller

    Avec Tom Cruise, Domhnall Gleeson, Sarah Wright

    Sorti le 13 septembre 2017

    Tiré de l’histoire vraie de Barry Seal (Tom Cruise), pilote de ligne qui quitta son travail pour intégrer la CIA. Profitant de ces années, les années 80, où l’agence entretenait des rapports ambigüs avec le narcotrafic en Amérique du Sud, il finira par jouer un double jeu dangereux qui le fera passer du statut de riche entrepreneur à celui d’ennemi public numéro 1, autant pour les agences gouvernementales que pour ses anciens clients.

    Ce film s’inscrit dans un thème qui semble de plus en plus populaire ces dernières années, le trafic de cocaïne entre les États-Unis et l’Amérique du Sud. Rendu populaire à travers la série de Netflix Narcos, le cinéma s’en est fait l’écho avec d’autres films comme Infiltrator de Brad Furman avec Bryan Cranston. Le point commun entre toutes ces histoires est le rapport ambigu qu’entretenait la CIA – et donc le gouvernement américain – dans les années 80 avec les narcotrafiquants. Sous couvert de protection anti-communiste, il finançait des guérillas pseudo-libératrices en leur livrant des armes. C’est à ce niveau qu’intervient Barry Seal. D’abord engagé pour des missions de reconnaissance, il fait la connaissance de la fine fleur du cartel de Medellín dont un certain Pablo Escobar, figure mythique du trafic de cocaïne. Il devient convoyeur et, pris dans l’engrenage du fric et de la politique, il se retrouve à travailler pour les deux camps.

    Avec sa structure en flashback et une voix off très efficace – certainement très inspiré de Martin Scorcese -, le récit est bon et bien rythmé. On est dans un biopic dans la même veine que War Dogs de Todd Phillips ou Lord of War de Andrew Niccol, films qui racontent les vies de ces personnages qui s’engouffrent dans l’illégalité, profitant des carences que leur offre les différentes instances juridiques et politiques états-uniennes voire mondiales. Le scénario est donc orienté de telle façon qu’il permet de dénoncer les pratiques illégales et d’une immoralité crasse de la CIA durant cette période. À partir d’un seul point de vue, le récit nous happe et, par la seule présence de Tom Cruise, nous accroche à ce héros quelque peu cynique.

    La réalisation est solide et la bande son, très présente, est assez jouissive. On sent à nouveau l’influence du cinéma scorcesien. Pourtant, une fois les premiers « chapitres » passés, le gimmick devient lassant et l’emphase qui en découle nous fait perdre quelque peu le fil du récit. C’est là la limite de ce film. La fin se fait attendre et le traitement des personnages secondaires manque de subtilité. Il en découle une certaine lassitude et le dénouement, sans surprise, ne relance pas pour autant la curiosité qu’avait instauré le démarrage frénétique de l’histoire.

    On a donc affaire à un film qui ne nous éclabousse pas de son originalité mais qui, de par sa dimension historique, nous informe sur les errements de la société américaine des années 80 de manière plutôt ironique. La présence de Tom Cruise que l’on n’avait pas vu à ce niveau d’interprétation depuis un certain temps permet tout de même de passer un bon moment. American Made est un film plaisant, peut-être un peu long mais agréable pour un dimanche soir pop-corn.

    Bruno Pons
    Bruno Pons
    Journaliste du Suricate Magazine

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