auteur : Heidi Pitlor
édition : Actes Sud
sortie : juin 2017
genre : polar
Les disputes font désormais partie intégrante du quotidien d’Hannah et Lovell, mariés depuis des années et parents de deux enfants. Mais ce matin-là, c’est différent car Hannah est partie. Et tandis qu’elle prend du recul et rencontre un autre homme sur sa route, elle ne donne aucun signe de vie. De son côté, Lovell doit garder le contrôle pour le travail et les enfants alors qu’il est partagé entre angoisse et culpabilité…
Quant au lecteur, il est également partagé : il assiste non seulement à ce que vit Hannah mais accompagne aussi Lovell dans ses interrogations et ses souvenirs. En effet, alors qu’une enquête policière est lancée, ce dernier se remémore les instants qui ont marqué son histoire avec sa femme. Le lecteur est, dès lors, balloté d’une histoire à une autre, du présent au passé jusqu’à ne parfois pas pouvoir déceler ce qui arrive réellement à Hannah…
Heidi Pitlor nous livre donc un polar où l’enquête policière se fait étrangement discrète voire même absente. En effet, ce sont bien la romance des souvenirs de Lovell et le suspense quant au sort d’Hannah qui occupent la première place. Et c’est ce qui fait à la fois la qualité et le défaut de ce roman. Une qualité car le lecteur a la chance de pouvoir ressentir de l’émotion tout en frôlant le suspense, ce qui rend ce roman si différent des polars que l’on a l’habitude de lire. Mais un défaut car l’intrigue n’est, dès lors, pas assez chargée en rebondissements, élément qu’une enquête policière plus présente aurait pu immanquablement apporter.
Le plus intéressant est que, malgré son écriture traditionnelle et touchante, Quelques heures à tuer est un roman contradictoire qui emmène le lecteur dans un imaginaire angoissant car il est tout simplement trop proche du réel. En effet, ce livre permet de passer le temps mais il amène aussi à réfléchir sur des questions personnelles et sentimentales. En quelques mots, Quelques heures à tuer est un polar angoissant et captivant de par son suspense mais aussi car il amène à penser que les gens qu’on aime changent inévitablement…