Hellyeah! Un cri de joie en Amérique, mais aussi un groupe de groove metal qui pulvérise tout sur son passage.
Pourtant le groupe est né dans la douleur au départ. Suite à l’assassinat de son frère Dimebag Darrell (guitariste de Pantera puis de Damageplan) alors que celui-ci jouait sur scène en 2004, Vinnie Paul s’est retiré de la scène métal et ne se sent plus capable de continuer sans son frère avec qui il a toujours tout partagé.
En 2006, il reçoit un appel de divers membres de Nothingface et Mudvayne qui ont eu l’idée de réaliser un projet auquel ils pensent depuis le début des années 200: former un supergroupe entre potes de ces deux formations. Tommy Sickles, le batteur de Nothingface, devait rejoindre le projet initialement. Mais après quelques essais, il s’avéra que celui-ci ne convenait pas au style du nouveau groupe.
Tous pensent alors à quelqu’un qui assurerait sans soucis aux fût: Vinnie Paul! Ils décident donc de le contacter. Mais comme ils devaient s’y attendre, celui-ci refuse car il ne se sent pas prêt.
Le temps passe et les musiciens retentent plusieurs fois de tenter le vieux Vinnie. Un soir, alors qu’il a bu une bouteille de vin rouge en écoutant un vinyle de Kiss, il finit par céder en disant: « Allez, essayons, on verra ce que ça donne«
Et c’est là que la musique a ce pouvoir magique de faire renaître un homme puisque Vinnie retrouvera, grâce à ce nouveau groupe l’envie de refaire de la musique.
Très vite un premier album est enregistré (en partie au studio de Dimebag où les derniers Pantera et Damageplan furent enregistrés) et se pose alors le problème du nom. Les quatre réfléchissent. Chacun écrit un nom quand il a une idée et le met dans une boîte hors du studio.
Et l’un des membres écrivit « Hellyeah ». Vinnie se dit alors: «Ça me parle! Quand un pote te demande si tu veux une bière tu ne réponds pas simplement « oui », tu lui dis « Hell yeah!«
Le groupe va faire un carton en 2007 avec ce premier album et réussir à rassembler les fans des diverses formations. La presse sera très enthousiaste par rapport au retour de Vinnie Paul que personne ne pensait revoir jouer. Et depuis, le groupe a continuer à gravir les échelons en sortant deux autres albums tous plus enragés les uns que les autres.
Il viennent de sortir Blood For Blood, leur quatrième album. Et la première chose qui ressort de ce disque à la première écoute c’est qu’il va vous botter les fesses!
Il est vrai que Band Of Brothers, le dernier album en date, était un peu en dessous de ce à quoi on s’était habitué des texans.
Bizarrement, cet album dont le thème était la fraternité avait été l’album de la discorde au sein du groupe qui se sépara du guitariste Greg Tribett à la fin de la tournée de l’été passé. Quelques temps plus tard, c’était le bassiste Bob Zilla (qui avait aussi joué pour Damageplan auparavant) qui décidait de quitter le groupe, préférant continuer son métier de tatoueur.
Le groupe se retrouva donc avec Tom Maxwell comme unique guitariste et il fallut donc trouver un bassiste. Ce fut Kyle Sanders (de Bloodsimple) qui fut choisi.
On commence les hostilités avec Sangre Por Sangre (Blood For Blood). Le ton est donné dès le départ avec cette rage exprimée par Chad Grey dès le début du morceau. On a droit à des riffs redoutables et finalement les changements du line-up ne semblent pas avoir altéré la qualité des compositions, ce qui est rassurant.
Ce titre est un très bon exemple de ce à quoi il faut s’attendre sur ce disque: du Hellyeah typique avec ce son et ce style de groove metal qui a fait leur marque de fabrique ainsi qu’une rage et une énergie décuplées.
A noter aussi que le groupe à véritablement fait un pas en avant cette fois en proposant des breaks beaucoup plus variés qu’auparavant. On le remarque déjà dès Soul Killer, le troisième morceaux qui ne manque pas de pêche.
Ensuite, Moth ralenti un peu le rythme. Il s’agit d’un titre certes heavy, mais avec plus de mélodie et de profondeur. Le tempo est plus lent et la voix de Chad de veut plus mélodieuse.
Bien entendu, cela ne dure pas. Et voilà que Cross To Bier (cradle of bones) vient nous secouer avec cette rage qui revient et un refrain cauchemardesque qui fait son petit effet.
Les solos de Maxwell, eux aussi marquent toujours les esprits. Le fait de se retrouver seul ne semble donc pas avoir posé de problème.
Parmi les surprises, il y a Gift. Non pas que la mélodie ressorte tellement du reste, mais le rythme proposé par Vinnie Paul sort de son style habituel et cela apporte un peu d’air frais.
On a droit à de jolies balades aussi comme au bon vieux temps (celui du premier album). Ainsi Hush et Black December (dédié à Dimebag) raviront donc les fans du genre.
Enfin, l’ovni de l’album (et le titre qui m’a le plus marqué): Say When. Ce morceau est une véritable tuerie! Une intro survitaminée menée par Monsieur Vinnie Paul avec un tempo très rapide. Un morceau qui arrache les tympans!
Puis, tout ralenti pour mieux repartir. C’est un peu comme ces attractions à sensation où vous vous croyez tiré d’affaire quand ça s’arrête avant de vous rendre compte que la machine redémarré pour un nouveau tour. Un véritable bonheur que nous offre Vinnie et des potes.
Blood For Blood est certainement l’une des sorties majeures de cette année. Hellyeah s’avère un groupe qui a définitivement trouvé sa voie et qui a de belles années devant lui.
Ils seront le 8 août à l’Alcatraz Festival. Venez donc les voir en live, c’est toujours un régal!