My Cousin Rachel
de Roger Michell
Drame, thriller
Avec Rachel Weisz, Sam Claflin, Holliday Grainger
Sorti le 23 août 2017
Au début du XIXème siècle, un jeune noble anglais du nom de Philip apprend que son cousin est mort à Florence, peu de temps après s’être marié avec la mystérieuse Rachel. Ayant reçu des lettres dudit cousin accusant sa femme de l’empoisonner, Philip met tout en œuvre pour confondre celle qu’il croit coupable d’assassinat. Mais quand celle-ci débarque dans la demeure familiale dont il a hérité, les certitudes de Philip s’affaissent, tandis qu’il tombe invariablement sous le charme de Rachel.
Adapté d’un roman de Daphné du Maurier – à qui l’on doit notamment Rebecca, Les Oiseaux ou encore L’Auberge de la Jamaïque, tous portés à l’écran par Alfred Hitchcock – My Cousin Rachel se présente comme un faux thriller en costumes, arborant son ambiguïté vénéneuse en fer de lance. Si l’on pouvait effectivement espérer un hommage à peine voilé à Hitchcock et un suspense tendu dissimulé derrière le langage fleuri et les belles étoffes, il n’en est malheureusement rien, tant le film n’est au final qu’un travail de direction artistique et de chef opérateur, dans lequel tout reste toujours en surface et les personnages ne prennent jamais la moindre épaisseur.
Comment, en effet, s’identifier ou se passionner pour ce personnage de nobliau falot, interprété sans génie par Sam Claflin, qui passe tout le film à se comporter comme un idiot et à se faire vampiriser – que ce soit l’acteur ou le personnage, d’ailleurs – par sa partenaire de jeu ? En face de lui, Rachel Weisz n’a rien à faire, et la manière dont elle est dirigée enlève presque d’emblée toute forme d’ambiguïté à son personnage pourtant intriguant à la base, le réduisant au statut de pauvre petite chose, jouet du destin.
S’il faut parfois dépasser ses a priori concernant des genres cinématographiques, des types de production, ce n’est pas My Cousin Rachel qui nous réconciliera avec cette catégorie de films anglais propres sur eux, puisant dans le patrimoine littéraire comme dans une hotte sans fond mais ne parvenant jamais à transcender le matériau original, à en faire autre chose qu’une illustration paresseuse et ultra-classique du littéraire, au premier degré et sans transformation bénéfique.