Big Little Lies
de David E. Kelley
Comédie, Drame
Avec Reese Witherspoon, Nicole Kidman, Shailene Woodley
Sorti en DVD le 9 août 2017
La petite ville de Monterey abrite une communauté bourgeoise où tout le monde se connait et se cotoye au quotidien devant les grilles de l’école primaire. Il y fait bon vivre, à condition de ne jeter qu’un coup d’oeil circulaire et rapide sur toutes ces mamans embrassant leurs chérubins tendrement. Mais il ne faut pas grand chose pour faire voler en éclats cet écran de perfection cachant mensonges, hypocrisies, tromperies et violences.
Il s’agit de l’histoire de trois femmes belles, séduisantes et solides tout du moins en apparence. Chacune d’elles a un passé foncièrement différent, un présent tumultueux et un futur commun.
Tout commence par la fin : « Quelqu’un est mort » mais qui ?
Cette mini-série de sept épisodes est centrée sur l’histoire d’un meurtre ayant eu lieu lors d’une soirée caritative organisée par l’école primaire de la ville. Tout au long des épisodes, les interrogatoires des invités seront dévoilés par bribes sous forme de flash-forwards. Les ragots et autres rumeurs seront distillés par tous ces membres de la communautés comme des révélations cruciales de petits secrets malsains, alors qu’au final il ne s’agit que de feux follets. Cette enquête sera le prétexte pour découvrir la vie privée de Madeline, Celeste, Jane, Renata et Bonnie.
Nous retrouvons une Reese Witherspoon, bien éloignée de son rôle de blonde écervelée, entourée de la très belle Nicole Kidman et de la mystérieuse Shailene Woodley (Divergente) dans les rôles principaux. Ces deux premières sont à l’origine de cette série et ont su s’entourer intelligemment de David E. Kelley (Ally McBeal) et du réalisateur Jean-Marc Vallée pour adapter le livre de la romancière australienne Liane Moriarty (Petits secrets, grands mensonges).
« Personne n’est parfait » pourrait être l’adage de la série. Un couple heureux en apparence peut en cacher un autre au visage déformé par la violence et la brutalité d’un mari envers sa femme, par la tromperie, par l’indifférence, par le manque de désir, par la routine. Tous les thèmes forts des relations humaines et de couple sont évoqués d’une manière ou d’une autre avec un tel réalisme qu’il est parfois difficile de se souvenir qu’il s’agit uniquement d’une histoire. La sexualité est également omniprésente et décortiquée sous toutes ses coutures si noires soient elles. L’amour niais, l’amour brutal, l’amour bruyant, l’amour violent, l’amour passionné, l’absence d’amour, le viol.
Le parallèle avec Desperate Housewives est facile, de belles villas, des couples riches, de belles voitures, des femmes au foyer avec enfants et des petits secrets bien cachés au fond des placards. Les deux séries commencent par une mort et la trame de la saison est de savoir pourquoi. Cependant Big Littles Lies est moins lisse et plus vrai que Wisteria Lane. Il est plus facile de s’identifier à Madeline Martha Mackenzie qu’à Bree Vandecamp. De plus, le volet comique et rocambolesque des Desperate Housewives n’est pas du tout exploité ici. Il s’agit d’un drame intimiste emprunt de colère, de discrimination sociale et de violences conjugales, le tout saupoudré de mesquineries féminines.
Une série de femmes pour les femmes, rythmées par le bruits des vagues déferlant sur les rochers avec fracas à chaque coup de colère ou de poing.