Hier, le Brussels Summer Festival passait à la vitesse supérieure. Après avoir enchanté les festivaliers pendant trois jours avec une programmation ciblée et intimiste, le BSF a ouvert son Orange Stage, plus connue comme étant la scène du Mont des Arts. Et qui dit nouvelle scène, dit nouveau public. De fait, le BSF a dû faire face à une marée humaine, bien déterminée à fêter la musique comme il se doit.
Rive, duo envoûtant
C’est au duo belge Rive (photo d’illustration) à qui revenait l’ouverture de La Madeleine ce mercredi 9 août au BSF.
La formation s’est fait remarquer l’année dernière lors de la finale du concours tremplin « Du F. dans le texte », en raflant 12 prix au total. Juliette et Kevin peuvent également se targuer d’avoir décroché le premier prix du tremplin des Francofolies la même année. C’était donc une découverte sans risque que nous nous apprêtions à faire en arrivant dans la salle qui n’affichait pas encore sold out.
Le groupe y dévoilait son premier EP «Vermillon» sur la scène qui semblait un peu trop grande pour les deux protagonistes. La Magic Mirrors aurait été peut-être plus adaptée au style.
Juliette parvenait tout de même à envoûter le public grâce à son chant et Kevin se chargeait de le secouer à l’aide de sa batterie, synthé et boite à rythmes. La statue décapitée érigée derrière eux ne pouvait que constater le succès du projet lorsque les instruments se turent.
Typh Barrow, la soul made in Belgium
Comme peu d’artistes de nos jours, Typh Barrow a su prendre son temps, poser son style et imposer sa présence sur la scène musicale belge. Et pour cause, difficile aujourd’hui de programmer un festival sans aposer le nom de la belle Bruxelloise sur l’affiche.
Hier soir, le BSF – très prompt à mettre en avant les groupes locaux – avait mis La Madeleine à disposition de la chanteuse. Mais alors que le public se dirigeait doucement vers l’ancien marché couvert datant du XIXème siècle, celui-ci se trouva vite absorbé par une file d’une bonne centaine de mètres. Résultat : seul un petit millier d’heureux élus eut la chance d’entrer, laissant sur le carreau un même nombre de déçus.
Mais ne vous y trompez pas, les fans de l’interprète pop-soul étaient bien aux premiers rangs pour acclamer ses envolées lyriques. De ses tubes qui passent en boucle sur les ondes radiophoniques à certains covers qui symbolisent ses influences, le concert fut davantage un moment de communion avec le public qu’une réelle prouesse scénique. Un instant cosy qu’on pouvait aisément prolonger par la suite avec le concert de la chanteuse israélienne Noa.
Jain, secousse sismique sur le Mont des Arts
Très très attendue par les festivaliers du BSF, Jain était la première vraie tête d’affiche de l’édition 2017. Pour preuve, dès 21h30, une foule compacte se pressait déjà devant l’Orange Stage. Une heure plus tard, l’office de la jeune toulousaine pouvait commencer devant une place du Mont des Arts pleine comme un oeuf.
Et on peut dire que la patience du public fut récompensée. Entamant son show avec deux morceaux electro-dance pour chauffer l’assistance, Jain s’est ensuite lancée dans une démonstration musicale impressionnante, aidée il est vrai par un public acquis à sa cause.
Alternant des musiques electro avec des sonorités africaines, Jain a fait bouger, danser et jumper les festivaliers. Ces derniers, perdus dans un rythme endiablé, en ont même oublié l’heure qu’il était, se pressant à la fin du concert vers les derniers bus, tram et métro. Assurément, Jain méritait une voie royale… vers la Place des Palais.
Gaëtan Jonette et Matthieu Matthys