It Comes At Night
de Trey Edward Shults
Horreur, thriller
Avec Joel Edgerton, Riley Keough, Christopher Abbott, Carmen Ejogo, Kelvin Harrison Jr.
Sorti le 28 juin 2017
Alors qu’une maladie mystérieuse et terrassante a plongé le monde dans un état de détresse, une famille tente de de survivre dans une petite maison isolée au milieu des bois. Mais quand le père décide d’accueillir en ses murs une autre famille à la recherche d’un toit, l’équilibre fragile qui régissait leur état de survie est menacée, surtout quand l’une des deux familles soupçonne le fils de l’autre d’être porteur du virus.
Film d’atmosphère et d’angoisse basé sur la suggestion, It Comes At Night est assez représentatif d’une nouvelle vague de l’horreur qui tend à revenir à des mécanismes scénaristiques et visuels plus rentrés, moins démonstratifs que ce qui a pu se faire depuis une bonne trentaine d’années, et s’inscrit ainsi pleinement dans la lignée de films tels que It Follows de David Robert Mitchell ou encore Get Out de Jordan Peele, du moins concernant sa structure
Car, sur le plan des thèmes qu’il aborde, le film de Trey Edward Shults se rapproche plus d’une version expurgée de Walking Dead, sans zombies et donc réduite à ce qui fait probablement l’intérêt principal de la série : l’évolution des rapports entre des hommes forcés de vivre en communauté et soumis à une menace extérieure.
It Comes At Night se donne donc complètement comme une expérience de spectateur à vivre au premier degré, selon une logique immersive, et que le travail d’interprétation du casting – dont celle, particulièrement intense de Joel Edgerton (The Gift, Loving) – pousse dans cette manière sensorielle et primale d’aborder l’horreur.
S’il ne dépasse peut-être pas ce statut de film de genre basé sur le rendu atmosphérique, et ne fait jamais entrer son propos dans une dimension plus large ni dans une réflexion moins monolithique que le sempiternel « l’homme est un loup pour l’homme », le chemin que prend It Comes At Night pour mener son spectateur vers un dénouement intense – véritable point d’orgue d’un film qui sait ménager ses effets – est toujours passionnant et tendu, même s’il n’évite pas de temps en temps une certaine forme de roublardise.