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    La Mélodie familière de la boutique de Sung de Karin Kalisa

    auteur : Karin Kalisa
    édition : Héloïse d’Ormesson
    sortie : janvier 2017
    genre : roman

    Nous avions choisi ce livre pour deux raisons : la promesse d’optimisme et son titre évocateur d’Orient. Deux choses qui ne peuvent que faire du bien… En effet, La Mélodie familière de la boutique de Sung est un livre qui fait du bien. Le récit s’articule autour de la douceur et de la mélancolie qu’il y a dans les transformations de la vie d’une personne – grâce à une pléthore de personnages qui s’entrecroisent dans le quartier est-berlinois de Prenzlauer Berg.

    Cette pléthore pourrait être perturbante pour ceux qui ont peur de confondre les noms des personnages, mais l’auteur ne fait pas grand cas des noms. Un personnage sera plutôt défini par ses interactions avec les autres et avec son chemin de pensée – part significative du roman dont la douceur se dégage  de l’exploration des motivations des hommes et des femmes qui se rencontrent.

    Bien que située dans le Berlin-Est d’aujourd’hui, cette histoire de guérison nous emmène à la fois en RDA et au Vietnam. Grâce à une bonne connaissance de la culture et de l’histoire vietnamiennes, Karin Kalisa évoque les blessures laissées par l’exil dans les familles vietnamiennes, et imagine un parcours qui permettrait de restaurer le sentiment d’acception et d’appartenance à une communauté.

    Le livre se divise en trois parties centrées autour de la mère de Sung, de Sung lui-même puis de leur famille respective. Ce découpage permet de mieux appréhender la profondeur du sentiment d’égarement qui s’est infiltré dans la famille depuis l’arrivée de la mère de Sung en RDA. Cette structure permet également de lier l’apaisement de ce sentiment avec le resserrement final des liens qui se sont tissés entre les habitants du quartier tout au long du récit.

    Ne lisez pas ce roman si vous cherchez de l’aventure tapageuse. Par contre, si vous aimez croire que la tolérance envers les différences de culture, de statut, de génération, n’est qu’une histoire de bonne volonté et d’optimisme, vous serez bien accueillis à Prenzlauer Berg.

    Mathilde Rossignon
    Mathilde Rossignon
    Journaliste du Suricate Magazine

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