The Wall
de Doug Liman
Thriller
Avec Aaron Taylor-Johnson, John Cena, Laith Nakli
Sorti le 7 juin 2017
Alors que la guerre en Irak touche à sa fin, deux soldats américains se retrouvent pris au piège sous les tirs d’un sniper ennemi, le Fantôme. Ce dernier ne tarde pas à entrer en contact avec eux, par l’entremise d’une radio.
Après Edge of tomorrow, film de science-fiction pétaradant et accessoirement l’un des meilleurs films avec Tom Cruise sorti ces dernières années, Doug Liman revient avec un projet plus sec, moins spectaculaire, mais pas dénué d’intérêt pour autant. En effet, le réalisateur n’épargne pas ses efforts et s’inspire notamment de l’assaillant fantôme du Duel de Steven Spielberg pour transformer son long-métrage en un étouffant huis-clos à ciel ouvert.
Si le film ne parvient pas totalement à retrouver la force d’un long-métrage comme le claustrophobique Buried qui présente un concept approchant, il s’en sort cependant avec les honneurs, en n’hésitant pas à emprunter plusieurs voies (à ce titre, on peut rappeler que The Wall est adapté d’un scénario issu de la Blacklist, qui regroupe chaque année les 10 scripts de films encore non produits les plus appréciés dans l’industrie).
Le long-métrage commence ainsi comme un survival tendu, puis se mue peu à peu en thriller psychologique, à mesure que la discussion entre le sniper et ses cibles prend de l’importance. Cela permet d’apporter de la nuance aux différents personnages, tout en alimentant un suspense qui ne faiblit jamais.
Ce dernier se trouve également renforcé par l’approche réaliste qui irrigue la grande majorité du film malgré quelques légères facilités, et il devient rapidement passionnant d’observer les soldats tenter d’utiliser à la fois leur entraînement et leur jugeote pour essayer de s’extraire d’une situation on ne peut plus critique, face à un adversaire des plus retors.
Aidé par la performance convaincante d’Aaron Taylor-Johnson, The Wall tient ainsi en haleine sur toute sa durée et se double d’une lecture critique ambigüe de la guerre en Irak, qui laisse au spectateur le choix de se faire sa propre idée, qui dépend en majorité de l’importance que l’on a décidé d’accorder aux paroles du Fantôme. Dit-il la vérité, où ses dires font-ils tous partie du jeu psychologique qu’il met en place ? À mesure que le mur qui donne son titre au film s’effrite, nos certitudes et certaines différences entre les divers protagonistes semblent faire de même. De quoi alimenter en fond un film par ailleurs très efficace.