Unlocked
de Michael Apted
Thriller, espionnage
Avec Noomi Rapace, Orlando Bloom, Michael Douglas, John Malkovich, Toni Collette
Sorti le 31 mai 2017
Après plusieurs années d’absence, l’ancienne interrogatrice de la CIA Alice Racine est rappelée par son ancien employeur pour déjouer une attaque bactériologique menaçant Londres. Mais décryptant assez vite un jeu de faux semblants et comprenant que les commanditaires de l’attaque ont infiltré jusqu’à la CIA même, elle se retrouve pourchassée de toute parts. Tentant de contrecarrer les plans de personnes haut placées tout en essayant de rester en vie, elle se voit adjoindre l’aide providentielle de Jack Alcott, un ancien membre des forces spéciales.
Fait de jeux de dupes et de retournements de situations servis avec une précision chronométrique d’une grande roublardise, Unlocked n’affiche pas pour ambition de révolutionner le genre du film d’espionnage musclé, loin s’en faut. Pompant allègrement chez ses homologues plus ou moins illustres – dont la saga Jason Bourne n’est pas la moins évidente –, le film brandit néanmoins comme « originalité » le fait de mettre en exergue un personnage féminin, seul contre tous et pleinement investi dans les scènes d’action, comme si c’était une grande première.
Si le personnage gagne en épaisseur à l’écran par la présence de Noomi Rapace, il n’est a priori pas plus fort ou complexe que n’importe quel héros positif d’un film d’action lambda. Car c’est ce qu’est Unlocked : une série B assez basique, de facture plutôt efficace mais ne dépassant jamais le minimum réglementaire de ce que l’on est en droit d’en attendre. Si l’on peut avoir peur, dans les premières minutes, face à la manière très premier degré et désinvolte dont est traité le terrorisme – comme c’était le cas dans les « actionners » décérébrés des années 90 –, la suite du film fait peu à peu s’évanouir ce reproche potentiel par ses multiples rebondissements, et s’avère au final plutôt regardable.
Dans cet ensemble assez pauvre quoique passable, l’attrait principal d’Unlocked reste encore son casting d’anciennes gloires venues cachetonner. Du « beau gosse » sur le retour Orlando Bloom à un John Malkovich décidément en roue libre depuis quelques temps, en passant par Michael Douglas qui semble avoir tourné ses quelques scènes en deux temps trois mouvements, l’ensemble est à l’avenant et fera le bonheur des amateurs de nanars discrets, ces petits plaisirs coupables vite consommés et aussitôt digérés.