Pour beaucoup, le football est un sport d’hommes, ouvertement machiste, où la femme n’a qu’une seule place : celle d’être une WAGs. Mais s’il y a bien un tabou encore plus présent dans le milieu, c’est celui de l’homosexualité. De fait, aux quatre coins du globe, le sujet est sensible. En France par exemple, on ne compte aucun footballeur professionnel ayant déclaré son homosexualité, pas un seul hormis le nancéen Olivier Rouyer, 17 fois international français. Sauf que ce dernier a fait son coming out plusieurs années après sa retraite des terrains.
Pour les autres, ceux qui sont en activité, la tâche s’avère presque impossible, car elle est dominée par la peur. Peur du regard, du dédain voire des insultes de ses coéquipiers, comme l’ont souligné il y a peu des joueurs aussi influents que Philip Lahm (Bayern Munich) ou Damiano Tommasi (Ex-AS Roma). Un exemple reste dans toutes les têtes, celui de Justin Fashanu, espoir du football anglais ayant fait son coming out en 1990 et qui dû, par la suite, faire face à une véritable campagne de dénigrement de la part de ses coéquipiers et de l’opinion publique. Un lynchage qui ira jusqu’au suicide du malheureux en 1997.
Pour dénoncer cette homoerta (comme le titrait le journal Libération le 23 juillet 2015), le cinéaste Rhys Chapman a réalisé un film de 25 minutes sur une jeune pépite du football anglais qui ne rêve que d’une chose : pouvoir dévoiler sans crainte son homosexualité. Financé via une plate-forme de crowdfunding, Wonderkid est diffusé via internet et ce, gratuitement.