De David Greig, mise en scène de Ramin Gray, avec Romane Bohringer et Matthieu Sampeur
Du 18 avril au 22 avril 2017 au Varia
Les évènements (ou The Events) est une pièce, écrite par David Greig et mis en scène par Ramin Gray, inspirée par le massacre perpétré par Anders Breivik en Norvège. Véritable succès public et critique au Royaume-Uni, cette pièce tourne à présent en francophonie. Depuis les tueries de 2011, le message de la pièce est d’autant plus d’actualité, le monde étant le théâtre de plus en plus de ces tueries plus ou moins proches de nous : Columbine, le Bataclan, Maelbeek, etc.
Sur scène, deux comédiens : d’un côté Romane Bohringer, une pasteur homosexuelle qui cherche à comprendre pourquoi quelqu’un qu’elle a vaguement connu a pu commettre un crime de masse et Matthieu Sampeur qui interprète les autres rôles, les intervenants que Claire (le personnage de Bohringer) rencontre pour comprendre ce geste (un journaliste, le père, l’ami, un leader d’un parti d’extrême droite, etc. et le responsable lui-même). De l’autre côté, un pianiste et une chorale, sorte de Choeur de la tragédie grecque qui représente le peuple, une voix extérieure, les victimes, etc.
L’originalité de cette chorale est qu’elle est, à la demande de l’auteur, chaque soir différente et apporte à chaque représentation une authenticité et une énergie différente à la soirée. Que ce soit pour le public autant que pour les deux comédiens qui ne les rencontrent que deux heures avant le spectacle.
Si l’utilisation de cette chorale amateur et leur peu de préparation dans les interactions sur scène est parfois troublante, Les évènements est une réelle expérience intensément émotive. Entre le sujet, actuel, poignant et utile ; le magnétisme de Romane Bohringer, le talent de Matthieu Sampeur et la mise en scène de Ramin Gray (quoique parfois difficile à suivre, on met du temps à décortiquer les différentes situations, entre autre parce que le Sampeur ne doit pas se métamorphoser en un nouveau personnage à chaque fois), ont sort de la salle avec une tonne de questions en tête. Ce qui est justement le principal objectif du message véhiculé par cette pièce.