Un profil pour deux
de Stéphane Robelin
Comédie, Romance
Avec Pierre Richard, Yaniss Lespert, Fanny Valette, Stéphanie Crayencour, Stéphane Bissot
Sorti le 26 avril 2017
Alors qu’il vient à peine de se mettre à l’internet, Pierre, veuf et retraité, se connecte à un site de rencontres et engage la conversation avec une jeune femme. Mais, pour cela, il a mis comme photo de profil celle d’Alex, son prof d’informatique. Quand la jeune femme en question veut le rencontrer en chair et en os, Pierre demande à Alex de se faire passer pour lui, afin de vivre cette rencontre amoureuse par procuration.
Ce « pitch » est déjà assez gratiné mais il est même encore plus tarabiscoté, Alex étant en réalité le petit ami de la petite fille de Pierre, mais ne pouvant pas le lui dire pour des raisons totalement alambiquées. On est en effet dans une comédie de boulevard qui ne dit pas son nom, un vaudeville avec quiproquos et portes qui claquent, dans la plus pure tradition du café-théâtre, mais déguisé en comédie douce-amère sur le temps qui passe, etc.
Comme on peut s’y attendre, Un profil pour deux est rempli de bons sentiments, de personnages stéréotypés et prend l’allure et l’esthétique d’un téléfilm ciblé pour un public assez âgé. Le film se permet bien l’un ou l’autre dérapage contrôlé concernant notamment ce trio amoureux légèrement atypique, mais ne manque pas de retomber sur ses pattes lors d’un final pétri de politiquement correct, où tout le monde retrouve bien sa place – les jeunes entre eux, les vieux entre eux, etc.
En général, le principal attrait de ce type de comédie très balisée est le casting, mais même sur ce point-là, le bât blesse quelque peu ici. Si les seconds rôles féminins sont tous plus ou moins à leur place et jouent plutôt très bien leurs partitions respectives, le duo de têtes d’affiche masculines ne fonctionne malheureusement pas du tout. Pierre Richard endosse pour la énième fois sa panoplie de vieillard fantasque, et l’on ne sait plus trop si ce sont les réalisateurs qui manquent d’imagination pour le caster dans d’autres rôles où s’il ne sait réellement plus faire que ça. Enfin, dans le rôle central d’Alex, Yaniss Lespert – jeune frère de Jalil et principalement acteur de télévision – se révèle d’une fadeur extrême, empêchant toute espèce d’identification à son personnage par ailleurs assez antipathique.