The Edge of Seventeen
de Kelly Fremon Craig
Comédie dramatique
Avec Hailee Steinfeld, Woody Harrelson, Kyra Sedgwick
Sorti le 26 avril 2017
« On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans » nous écrivait Arthur Rimbaud… Sur cette affirmation, la réalisatrice Kelly Fremon Fraig va donner naissance à un film centré sur les mésaventures de Nadine (Hailee Stenfield), une adolescente solitaire au caractère bien trempé dont le monde va s’écrouler lorsqu’elle découvrira que sa meilleure – et seule – amie (Haley Lu Richardson) entretient une relation avec son grand frère Darian (Blake Jenner).
Rapidement, le film donne le ton et montre Nadine franchissant le seuil d’une salle de classe vide pour s’asseoir face à son professeur, M. Bruner (Woody Harrelson), et prononcer un « je veux pas abuser de votre temps mais je crois que je vais me suicider » auquel ce dernier répondra qu’il s’en fiche et qu’elle empiète sur son temps de pause. Si cet échange laisse présager le meilleur en établissant un univers et des personnages décalés, le film s’éloignera vite de cette légèreté pour s’enfoncer dans une certaine banalité. En effet, Nadine s’avérera rapidement insupportable et rassemblera vite tous les traits caricaturaux que l’on rencontre généralement dans les teen movies et que l’on pourrait décliner comme des titres de livres de Martine : « Nadine croit que le monde tourne autour d’elle », « Nadine est la seule à avoir des problèmes », « Nadine a une vie pourrie », « Nadine a un admirateur secret mais s’en fiche parce qu’elle préfère le beau gosse décérébré de l’école qui sait pas qu’elle existe », …
Du côté des acteurs, si Woody Harrelson est, une fois de plus, positivement égal à lui-même et incarne un enseignant blasé, cynique et sarcastique tout en intégrant une touche de tendresse à sa prestation, Hailee Stenfield s’avère rapidement épuisante et incarne un personnage caricatural. Difficile donc de se prendre de passion pour une histoire lorsque la principale protagoniste s’avère peu sympathique. Au fond, si l’on peut pardonner certaines faiblesses au récit, celle-ci est moins évidente à oublier. Reste à savoir à qui la faute : est-ce Hailee Stenfield qui peine à composer un personnage crédible ou les scénaristes qui ne connaissent les adolescents qu’au travers de la caricature.
Du point de vue des qualités maintenant, The Edge of Seventeen est un teen movie qui se veut sérieux et s’inscrit dans la tendance de films comme The Virgin Suicides ou Juno, tout en traitant son sujet avec humour et légèreté, sans pour autant virer dans le grotesque. Si l’on parvient à faire fit des quelques défauts précités, il y a donc moyen de passer un agréable moment.