Gulîstan, Land of Roses
de Zaynê Akyol
Documentaire
Elles sont femmes, elles sont engagées et se sont toutes engagées au sein du PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan. Zaynê Akyol s’est enfouie en plein cœur des montagnes de son pays, à la rencontre de ces femmes guerrières qui ont tout quitté pour partir en guerre contre Daesh. Entouré par la Syrie, la Turquie et l’Iran, le pays est encerclé par la menace, mais le PKK est prêt. Vivre libre ou mourir, il n’y a pas d’autre alternative.
Il n’est pas question de se faire exploser ou d’exploser quiconque pour ces femmes. Si le combat est nécessaire, et il le sera, elles n’hésiteront pas, mais l’objectif premier vise une éducation raisonnée et engagée, c’est avant tout ça le chemin de croix du PKK. Ces femmes, avec la conscience que l’Histoire se joue également avec, grâce et par elles, sont prêtes à se faire martyres pour le salut de leur pays, non de leur âme ; c’est là toute la différence. La tristesse qui les emplit d’avoir quitté les leurs est le gage de leur amour, prêtes à se donner corps et âme pour la lutte d’un avenir meilleur. La féminité omniprésente et les éclats de rires communicatifs, ne cessent de nous ramener à cette réalité où, loin d’être devenu des machines à tuer, chacun de ces visages restent des odes à la vie.
Malgré l’urgence, Zaynê Akyol prend le temps de créer ses images, rendant grâce à la beauté de ces femmes, tant intérieure qu’extérieure. Les cadres classiques conjuguent en harmonie l’homme (la femme) avec une nature qui n’appelle qu’à la liberté pour nous laisser le temps d’écouter des paroles bien trop souvent bafouées qui ne font qu’implorer cette nécessité de liberté. Même lorsqu’elles s’entrainent au combat, la caméra de Zaynê Akyol, si proche de ses femmes, n’en saisi que la soif de vivre et l’amour, encore et toujours, d’un pays qui s’est meurtri au fil des jours.
En dressant le portrait de ces guérilleras, Gulîstan, Land of Roses affirme le vrai nationalisme, celui dont chacun devrait être pourvu. Aimer son pays et conciliable avec dignité et respect de l’être humain, ce sont même les deux conditions sine qua non à sa survie.