Wrong Elements
de Jonathan Littell
Documentaire
Sorti le 22 mars 2017
Le réalisateur franco-américain Jonathan Littell – à qui l’on doit le roman Les Bienveillantes paru en 2006 – nous emmène en Ouganda où la LRA (Lord’s Resistance Army) sévit toujours en enlevant et en enrôlant des adolescents dans une guerre qui ne leur appartient pas…
À travers les témoignages dynamiques et poignants de Geoffrey, Mike et Nighty, le spectateur découvre avec effroi les conditions précaires et les visions d’horreurs qu’ont subi ces adolescents devenus grands. Revenant sur les lieux qui ont marqués leur mémoire à jamais, ce trio débordant de rire malgré toute l’horreur qu’ils ont subi et infligé, cherche à se reconstruire tant bien que mal.
Ce documentaire sur fond de musique classique, traite d’un sujet complexe. Avec quelques images d’archives illustrant les propos racontés par le dynamique trio, nous sommes obligés de reconnaitre les atrocités qu’ont commis ces ex-adolescents. Mais peut-on juger une personne qui ne comprend pas ce qu’elle fait ? D’autant plus si celle-ci est menacée de perdre toutes les personnes aimées si elle ne suit pas les ordres ? Si ces ex-soldats ont été amendés par l’Etat, cela ne suffit pas à se débarrasser des monstruosités – perpétrées jadis – qui les hantent…
Troquant les armes pour des bouts de bois, laissant place à l’imagination afin de nous raconter leur histoire, le trio est émouvant et plein de joie. Sur la route de leur expiation et gardant leur âme d’enfant, Jonathan Littell nous entraine en Ouganda du Nord où la violence subsiste encore. De Patiko à Obo en passant par Gulu, Geoffrey, Mike et Nighty nous embarquent dans un tourbillon de violence relaté avec sincérité, allant à la rencontre de ceux qu’ils ont condamné au désespoir en leur prenant des êtres aimés.
Des témoignages effroyables résument le massacre et l’horreur qu’a commis la LRA, nous donnant froid dans le dos. Comment ces jeunes adultes ont-ils repris le cours de leur vie ? S’ils sont sortis vivant du bush, on ne peut en dire autant de leur insouciance… Mais la fin est aussi belle qu’un jour de printemps et le reportage se termine sur un sentiment de liberté.