Legends of Tomorrow
(Saison 1)
d’Andrew Kreisberg, Greg Berlanti, Marc Guggenheim
Aventure, Drame, Science-fiction, Action
Avec Victor Garber, Brandon Routh, Caity Lotz
Sorti en DVD/Blu-Ray le 8 mars 2017
Alors que la deuxième saison de la série Legends of Tomorrow est actuellement en cours de diffusion aux Etats-Unis, le dvd de la saison 1 s’apprête à sortir chez nous.
Qu’est-ce que Legends of Tomorrow ?
Legends of Tomorrow est un spin-off des séries The Flash et Arrow mettant en scène plusieurs personnages de l’univers DC Comics dans une série d’aventures à travers le temps. Disséminés au compte goutte dans ces deux séries puis introduits en tant que groupe dans le cross over Flash-Arrow de décembre 2015, les Legends sont une équipe de héros marginaux chargés de veiller à la bonne marche de l’Histoire.
Alors que l’immortel Vandal Savage et son armée sont parvenus à prendre le contrôle de notre monde futur, le capitaine Rip Hunter embarque à bord de son vaisseau, le Waverider, pour rejoindre notre présent et rassembler une équipe de héros afin de sauver l’Humanité. Celui-ci va ainsi convaincre Firestorm, The Atom, Hawkgirl, Hawkman, White Canary ainsi que les deux criminels Heat Wave et Captain Cold de l’aider dans son entreprise.
La première chose qu’il faut dire au sujet de Legends of Tomorrow est qu’il est difficile de comprendre ce qui a mené à la genèse d’un tel projet. La plupart des personnages présents dans ce show sont des héros assez mineurs – voire presque totalement inconnus pour certains – de l’univers DC et les acteurs qui les campent ne sont pas toujours des plus convaincants. À commencer par le capitaine Rip Hunter (Arthur Darvill) qui manque cruellement de charisme : il nous est présenté comme un homme brisé, ayant tout perdu, mais ne parvient à aucun moment à créer de réelle empathie chez le spectateur. À ses côtés, White Canary (Caity Lotz) – ancienne Black Canary de la série Arrow morte puis ressuscitée – campe une femme forte et déterminée. Malheureusement, le blanc lui sied moins bien que le noir et celle-ci finit rapidement par lasser l’audience : son éternel air renfrogné et sa bouche en cœur auront vite fait de lasser et les scénaristes auront la mauvaise idée d’enfoncer le clou en explorant sa sexualité, ce qui aura pour effet d’en faire une caricature ambulante. Caity Lotz était extraordinaire dans la saison 2 de Arrow : elle représentait une femme forte, tourmentée, mais déterminée à faire ce qui était juste ; elle parvient cependant difficilement à convaincre dans cette nouvelle série. Dommage car celle-ci maîtrise parfaitement les scènes physiques et une meilleure construction de personnage aurait pu lui donner une réelle richesse !
Autre personnage intégré à cette galerie de héros : The Atom (Brandon Routh), scientifique brillant prétendument disparu dans l’explosion de son laboratoire au cours de la saison 3 d’Arrow. En réalité l’expérience qu’il menait l’a conduit à donner à son exosquelette la capacité de moduler sa taille à volonté. Brandon Routh est un acteur excessivement sympathique qui tâche toujours de donner le meilleur de lui-même. Dès lors, s’il n’est pas toujours convaincant, il est assez difficile de le détester. Ici, il parvient à donner une jolie performance et à rendre son personnage attachant. Seul bémol, The Atom est un héros supposé pouvoir grandir et rétrécir à volonté, et moduler la taille des objets environnants. Dans ce Legends of Tomorrow, les scénaristes en ont fait une sorte d’Iron Man en lui donnant une armure capable de voler et d’envoyer des décharges électriques. Dommage, une adaptation fidèle du personnage donnerait véritablement quelque chose d’original et aurait permis d’opposer un héros de qualité au Ant-Man de Marvel : Brandon Routh, a déclaré il y a quelques mois qu’il rêverait de voir adapter le comic book Sword of the Atom dans lequel The Atom abandonne la civilisation pour venir en aide à une tribu d’humanoïdes jaunes hauts de 15 cm dans la jungle sud-américaine. Reste à espérer que les scénaristes l’entendront ! En somme, un personnage qui dispose d’une histoire riche et dont certaines aventures sont devenues des classiques de la bande dessinée américaine mais qui se voit ici relégué au rang de second rôle ou d’Iron Man de substitution. Reste qu’il est particulièrement bien personnifié par Brandon Routh.
En plus de ces trois personnages, vient le couple Hawkman-Hawkgirl. Inutile de s’appesantir sur ceux-ci : Hawkgirl (Ciara Renée) constitue l’un des points centraux de l’intrigue, Vandal Savage étant furieusement épris de celle-ci. L’actrice Ciara Renée campe bien le personnage et s’avère vite attachante. Par contre, son pendant masculin, Hawkman (Falk Hentschel), est incarné par un ancien mannequin qui se contente de gonfler les pectoraux et de reproduire le regard « Blue Steel » de Zoolander dans chacune des scènes où il apparaît. Fort heureusement, il apparaîtra finalement peu…
Autre tandem, le duo Martin Stein/Jefferson Jackson qui donne naissance au héros Firestorm. Ici, les deux acteurs disposent d’une belle alchimie : les points d’intrigue consacrés à Martin Stein (Victor Garber) constituent même certains des moments les plus intéressants de cette première saison, de même que les apparitions de Jefferson Jackson (Franz Drameh).
Enfin, le duo Heat Wave/Captain Cold incarné par les complices de Prison Break, Dominic Purcell et Wentworth Miller. Outre la volonté de faire de ces personnages des antihéros et le jeu volontairement caricatural (espérons-le !) des deux comédiens, ceux-ci partagent une belle complicité et l’exploration de leur histoire commune constitue ici aussi un point intéressant de l’intrigue.
En somme, point de vue casting, les acteurs ont tous une volonté de bien faire et s’investissent corps et âme dans leur rôle. Ils cherchent ainsi à faire de leur mieux pour créer une dynamique au sein de l’intrigue. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils y parviennent… la plupart du temps.
Qu’en est-il de cette saison 1 ?
Cette première saison de Legends of Tomorrow va poser les jalons de l’intrigue et voir nos héros voyager à travers le temps : ils devront infiltrer le Pentagone en 1986, démanteler un trafic d’armes en 1975, changer un futur post-apocalyptique en 2046, traquer Vandal Savage en 1958, renverser un dictateur en 2147 ou encore jouer aux cowboys en 1871. Sur leur route, ils croiseront un panel de héros de l’univers DC Comics : Green Arrow, The Flash, Jonah Hex (qui voit ainsi son image légèrement redorée par rapport au carnage de son adaptation cinématographique de 2010) ou encore Hourman, annonçant une éventuelle apparition de la Justice Society of America (JSA), ancêtre de la Justice League.
Un des avantages de la série réside en fait dans sa capacité à se renouveler constamment du fait que les héros voyagent dans le temps. De même, les Legends ne sont pas une équipe arrêtée, et l’on sait déjà que la saison 2 a vu ceux-ci accueillir de nouveaux membres tandis que d’autres sont partis.
En plus de cela, même si certaines références semblent parfois forcées, Legends of Tomorrow n’hésite pas à verser dans le fan service. Comme on le voit dans la bande annonce, Rip Hunter nous gratifiera notamment d’une réplique attestant de l’existence de Batman et Superman dans cet univers : « I’ve seen Man of Steel die and Dark Knight fall ». De même, l’épisode 6 de la saison 1 nous mettra en présence d’un Green Arrow vieillissant et désabusé comme on avait déjà pu le voir dans l’excellent comics « The Dark Knight Returns ».
Au final, Legends of Tomorrow est une série parfois maladroite, assez inégale, parcourue de quelques facilités scénaristiques et portée par des acteurs parfois théâtraux. Son problème principal est en fait qu’elle essaye de créer une série à partir de personnages ne disposant pas d’épaules assez solides pour porter leurs propres aventures. Beaucoup de ces héros sont trop peu convaincants seuls et nécessitent d’être intégrés à l’équipe. Mais surtout, DC Comics refuse toujours de porter certaines de ses propriétés sur le petit écran : de ce fait, une version télévisée de la Ligue des Justiciers était inenvisageable et Legends of Tomorrow fait alors office de substitut. Néanmoins, lorsque l’on voit la manière dont les choses se déroulent actuellement dans cet univers étendu, on constate que le panthéon des héros DC se développe de plus en plus à la télévision, ce qui laisse présager de bonnes choses pour la suite.
En résumé, Legends of Tomorrow est une série divertissante, bien que maladroite, mais parcourue d’une volonté de bien faire. Si l’on peut douter de l’intérêt d’une telle série au premier abord, on se laissera finalement vite prendre au jeu. En somme, un excellent divertissement, malgré quelques faiblesses !
Et le dvd dans tout ça ?
Côté bonus, pas grande chose à se mettre sous la dent. Le premier bonus offre à voir le panel du Comic-Con de San Diego 2015 (18 minutes), déjà disponible sur YouTube. Le second est un bêtisier excessivement peu amusant (7 minutes).
À côté de cela, on trouve une plongée dans la construction du Waverider (9 minutes) assez intéressante du point de vue de la mise en place des décors d’une série télévisée, ainsi qu’une courte vidéo revenant sur la réintroduction du personnage de Jonah Hex dans l’univers DC (7 minutes). Enfin, on trouvera un bref documentaire de 13 minutes présentant la démarche créatrice des scénaristes. Rien de bien révolutionnaire ni même d’exhaustif, mais assez pour mieux comprendre la série et ainsi davantage apprécier chacun des seize épisodes de cette sympathique première saison !