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    The 20th Century Women, une émancipation émotionnelle

    The 20th Century Women

    de Mike Mills

    Drame, Comédie

    Avec Annette Bening, Greta Gerwig, Elle Fanning

    Sorti le 1er mars 2017

    Californie. 1979. L’histoire d’un jeune de 14 ans, Jamie, et des femmes qui l’entourent. En pleine crise d’adoslescence, Jamie est plus que jamais à la quête de son identité masculine. Sur fond de musique punk, Mills Mike (Beginners) nous relate l’histoire d’une mère célibataire qui élève un jeune garçon dans un milieu exclusivement féminin.

    Dans un univers doux et intime renforcé par une voix off à la première personne, le film retrace l’histoire de Jamie (Lucas Jade Zumann – Sinister 2) et des femmes de sa vie. Sa mère, Dorothea (Annette Bening – American Beauty), l’élève seule et le considère comme un adulte. Julie, son amie (Elle Fanning –The Neon Demon) est une rebelle née qui n’accepte d’ordres de personne. Debbie, la locataire, (Greta Gerwig – Maggie’s plan) est une artiste punk aussi fragile qu’enigmatique, qui loue une chambre dans l’immense maison partagée avec Jamie et sa mère. Indépendant et emmancipé, ce trio féminin apporte un certain équilibre au jeune adolescent.

    Si le début de l’histoire exprime clairement la complicité entre Dorothea et son fils, un évènement va déclencher une rupture aussi rapide que brutale entre la mère et l’enfant. Une prise de conscience s’ensuit chez la cinquantenaire célibataire : l’adolescent vivant dans un univers entièrement féminin manque de modèle masculin à qui s’identifier. Le seul homme présent, William (Billy Crudup – Jackie),  a une personnalité aussi fade que des fraises en hiver. La mère, qui a beau faire partie de ces femmes libres et indépendantes, tente malgré tout d’entrer dans l’univers des “djeuns” pour découvrir un monde qui ne lui correspond pas où des groupes punk comme Siouxsie & The Banshees et Talking Heads sont de la partie. Cela fini par créer un conflit inter-générationnel dans la maison qui va animer une partie du récit.

    À travers une lente recherche d’identité, le réalisateur nous entraine à la fin de la révolution sexuelle des années 70. Les thèmes récurents de la libération de la femme y sont  largement abordés : contraception, orgasme, plaisir, célibat, maternité… Tout y passe. Sans lourdeur, Mike Mills titille la curiosité des spectateurs et nous permet de découvrir la vie de ces femmes de caractère en révélant la dualité de leurs personnalités.

    À noter que la réalisation est splendide, la voix off et les portraits ajoutent une touche d’intimité. Les acteurs sont époustouflant et parviennent à nous transmettre toute la complexité de leur personnage. Non sans une certaine mélancolie, le réalisateur nous transporte à la fin des années 70 où liberté rime avec identité. Le décor rétro est brillament réussi et rappelle l’intrication de ces moments en famille que nous cherchons tant à éviter.

    Pourtant, on se demande ce que cherche à exprimer Mike Mills à travers ce film. Certes, la démarche féministe est claire mais la fin paraît baclée. Même si ce n’est pas au goût de tous, The 20th Century Women n’est pas le premier film à aborder le thème de l’émancipation de la femme, mais ce dernier nous permet de jouer les voyeurs, nous renvoyant à notre propre existence.

    Raphaëlle McAngus
    Raphaëlle McAngus
    Journaliste du Suricate Magazine

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