Les Magritte 2017, c’est terminé. La cérémonie fut marquée par des instants de surprise, de joie et d’amertume. Revenons donc sur ses moments forts qui se sont déroulés le samedi 7 février au Square à Bruxelles.
- Anne-Pascale Clairembourg, Maîtresse de Cérémonie
Ce n’est pas moins de 22 trophées qui ont été remis lors de la 7ème édition, animée par Anne-Pascale Clairembourg, Maîtresse de Cérémonie. Sa prestation est à la hauteur de sa carrière bien que parfois un peu hésitante. Actrice et comédienne de talent, elle reste néanmoins une personne très discrète qui a relevé le défi d’animer cette grande cérémonie. Pour rappelle Anne-Pascale Clairembourg a déjà foulé la scène des Magritte puisqu’elle a remporté le prix du meilleur espoir féminin pour son rôle dans Mobile Home en 2013. Vous l’avez certainement vu dans Le Tout Nouveau Testament de Jaco Van Dormael et vous la verrez bientôt dans Tueurs, la stratégie de la tension de François Troukens et Jean-François Hensgens.
Mais revenons un instant sur sa prestation. Elle ouvre le bal en musique sous un fond animé. Une ambiance agréable grâce à la touchante timidité de l’actrice. Bien qu’il fût difficile de cerner l’entièreté de son discours et surtout sa comparaison entre 2016 et la peste noire qui était, il faut le dire… audacieuse, elle nous charmera plus tard par son hilarant sketch sur la condition de la femme dans le cinéma et avec sa magnifique (et beaucoup trop courte) reprise de Blondie, Call me. Bref … émouvante, surprenante, charmante, Anne-Pascale Clairembourg a passé avec brio le test des Magritte !
- Salomé Richard, le meilleur espoir féminin
La jeune actrice belge n’est pas passée inaperçue. Arrivée seins nus pour récupérer son prix, Salomé enflamme les réseaux sociaux et les journaux à potins depuis une semaine. Anti-conformiste, elle a souhaité affirmer son bien-être et sa position politique. On en oublierait presque sa magnifique prestation d’Ana dans Baden-Baden pour laquelle elle a remporté le prix du meilleur espoir féminin. Revenons donc à l’essentiel et laissons cette histoire aux paparazzis. Baden-Baden de Rachel Lang raconte l’histoire d’Ana, 26 ans qui après une expérience de tournage raté retourne à Strasbourg d’où elle est originaire. Durant tout un été, elle s’occupera comme elle peut, tentera de se changer les idées et de continuer à avancer dans la vie… un film simple mais d’une vérité et d’une sincérité à vous donner des frissons et cela grâce à Salomé Richard qui nous fait une incroyable prestation. Concentrons-nous sur cette jeune actrice car une grande carrière dans le cinéma l’attend.
- Cinq prix pour Bouli Lanners
Le grand gagnant de la cérémonie n’est rien d’autre que le réalisateur, scénariste et acteur Bouli Lanners pour son film Les Premiers, les Derniers. Le prix du Meilleur réalisateur (Bouli Lanners), meilleur acteur dans un second rôle (David Murgia), meilleurs décors (Paul Rouschop), meilleurs costumes (Elise Ancion) et enfin du meilleur film (Bouli Lanners produit par Jacques-Henri et Olivier Bronckart), c’est avec émotion que Bouli Lanners a assisté à sa propre consécration.
Les Premiers, les Derniers est une comédie dramatique qui raconte l’histoire de deux chasseurs de prime engagés pour retrouver un téléphone portable, aux contenus sensibles, qui appartient à une personne très influente. Violence et rire à la manière de Tarantino, ce western contemporain à l’humour noir est à voir absolument !
- Le Magritte d’honneur pour André Dussolier
Après avoir reçu trois César, deux du meilleur acteur dans un second rôle pour Un cœur en hiver et La Chambre des officiers et celui du meilleur acteur pour On connaît la chanson. André Dussolier reçoit le prestigieux Magritte d’honneur en présence de Lucas Belvaux, réalisateur de Chez Nous, dans lequel l’acteur incarne un médecin qui recrute pour figurer sur la liste d’un parti politique d’extrême droite. C’est sous un discours humoristique teinté de sarcasme que l’acteur se voit contraint de demander l’asile politique.
André Dussolier, acteur et homme de théâtre a joué dans de grands films tels que Trois hommes et un couffin de Coline Serreau (1985), Tanguy d’Étienne Chatiliez (2001), 36 Quai des Orfèvres d’Olivier Marchal (2004) et Ne le dis à personne de Guillaume Canet (2006).
- Dédicace à la jeune génération.
Virginie Efira, Présidente de la cérémonie n’a eu cesse de rappeler que la particularité cette année est la profusion de jeunes et talentueux réalisateurs. C’est ainsi qu’elle dédicace son discours qui a pour thème le changement et l’espoir à Guillaume Senez pour son film Keeper, à Valéry Rosier pour Parasol et à Xavier Seron pour Je me tue à le dire. Tous les trois nominés dans la catégorie du meilleur film.
Keeper qui a remporté trois prix, celui de la meilleure actrice dans un second rôle (Catherine Salée), du meilleur premier film (produit par Isabelle Truc) et du meilleur montage (Julia Brenta) est le deuxième grand gagnant de la soirée. Keeper met en scène Maxime et Mélanie deux jeunes adolescents de 15 ans. Ils s’aiment et imaginent déjà leur vie future ensemble. Un jour, Mélanie apprend qu’elle est enceinte. Une acceptation difficile, des parents contre, il décide néanmoins de garder le bébé …
Un film sur l’adolescence et la paternité réalisé par Guillaume Senez, un jeune réalisateur de talent que vous pouvez également découvrir via ses trois courts métrages : La Quadrature Du Cercle en 2006, Dans Nos Veines en 2009 (nominé au Prix Unifrance du meilleur court-métrage au festival de Cannes et nominé aux Lutins du court-métrage), et U.H.T. en 2012 (nominé aux Magritte du Cinéma dans la catégorie meilleur court-métrage).
Xavier Seron, réalisateur et scénariste a déjà un beau palmarès à son actif. Son film de fin d’étude est primé à de multiples reprises. En 2007 et 2008, il collabore avec Christophe Hermans pour le Crabe et pour le long-métrage Les Parents. Il recevra trois prix pour le court Mauvaise Lune et en 2013 il réalise un documentaire sur les catcheurs belges.
Il co-signe avec Méryl Fortunat-Rossi le court-métrage Mauvaise Lune qui reçoit 3 prix d’interprétation pour Jean-Jacques Roussin. En 2013, il réalise avec Cédric Bourgeois un long-métrage documentaire sur des catcheurs belges. Et enfin, avec Je me tue à le dire, il reçoit à la 7ème édition des Magritte, les prix du meilleur acteur (Jean-Jacques Rausin) et du meilleur scénario (Xavier Seron).
Nous terminerons Valéry Rosier, réalisateur et scénariste auteur des courts-métrages Bonnes nuit et Dimanches. Parasol, une comédie dramatique qui raconte l’histoire de trois vies sur une île déserte, reçu les prix de la meilleure image (Olivier Boonjng) et de la meilleur musique originale (Cyrille de Haes et Manuel Roland).
Nous noterons quand même l’incroyable interprétation de l’actrice Julienne Goeffers nominée dans la catégorie de la meilleure actrice dans un second rôle.
Le palmarès complet
Magritte d’honneur : André Dussolier
Meilleur film : « Les Premiers, les Derniers » de Bouli Lanners, produit par Versus production
Meilleure actrice : Astrid Whettnall pour « La Route d’Istanbul » ex-aequo avec Virginie Efira pour « Victoria »
Meilleur acteur : Jean-Jacques Rausin pour « Je me tue à le dire »
Magritte du meilleur réalisateur : Bouli Lanners pour « Les Premiers, les Derniers »
Magritte du meilleur film étranger : « La Tortue Rouge » de Michael Dudok de Wit, coproduit par Léon Perahia
Magritte du meilleur scénario original ou adaptation : « Je me tue à le dire » de Xavier Seron
Magritte du meilleur film flamand : « Belgica » de Felix Van Groeningen produit par Menuet
Magritte de la meilleure actrice dans un second rôle : Catherine Salée dans « Keeper »
Magritte du meilleur acteur dans un second rôle : David Murgia pour « Les Premiers, les Derniers »
Magritte du meilleur documentaire : « En bataille » d’Eve Duchemin produit par Kwassa Films
Meilleur premier film : « Keeper » de Guillaume Senez produit par Iota Production
Meilleur court métrage d’animation : « Pornography » d’Eric Ledune, produit par Eric Ledune (Got ! Oh my got)
Meilleure musique originale : Cyrille de Haes et Manuel Roland pour « Parasol »
Magritte du meilleur espoir féminin : Salomé Richard dans « Baden-Baden »
Magritte du meilleur espoir masculin : Yoann Blanc dans « Un homme à la mer »
Magritte du meilleur son : Mathieu Michaux pour « La Tortue Rouge »
Magritte des meilleurs décors : Paul Rouschop pour « Les Premiers, les Derniers »
Magritte de la meilleure image : Olivier Boonjing pour « Parasol »
Magritte du meilleur montage : Julie Brenta pour « Keeper »
Magritte des meilleurs costumes : « Les Premiers, les Derniers »