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    Thomas Fersen : Un coup de queue de vache

    Quatre ans après le disque Thomas Fersen & the Ginger Accident, le chanteur Thomas Fersen nous revient avec un dixième album. Ou plutôt, avec un premier album réalisé en toute indépendance, sans la société de production Tôt ou tard !

    Comme celui-ci l’indiquait récemment dans une interview à France Inter : « Je sentais que les chemins s’étaient écartés de manière définitive après l’album précédent ». Ce dernier disque avait en effet de quoi surprendre, Fersen apparaissant aux côtés d’un groupe bien différent des musiciens avec lesquels il avait jusque là l’habitude de travailler. Ce faisant, cet album possédait une tonalité et une écriture bien différente de ce à quoi l’artiste nous avait habitués.

    En effet, pour cet avant-dernier album, exit l’habituel bestiaire et place aux mélodies pop plus commerciales (Donne-moi un petit baiser, La boxe à l’anglo-saxonne, …). L’album fut alors assez bien reçu. Comme l’écrivait Valérie Lehoux dans Telerama, « c’est en se pliant à un certain classicisme [que Thomas Fersen semblait] s’aérer ». Néanmoins il semblerait que l’artiste n’ait pas souhaité s’enfermer dans ce nouveau style et préféré en revenir à une formule plus confortable, entouré de ses éternels complices. L’autoproduction semble ainsi être une manière de poursuivre librement son cheminement artistique.

    Le voici donc revenu avec Un coup de queue de vache. D’entrée, les animaux font leur grand retour : le chanteur apparaît sur la pochette chevauchant une vache sur fond de complexe industriel (référence détournée au Animals des Pink Floyd ?) et les premières notes de l’album nous apprennent que « [sa] vie est celle d’un coq de ferme ». On comprend alors que cette nouvelle production fera la part belle à la vie agricole.

    En effet, vaches, cochons, hérissons, lièvres et homards succéderont ici aux lions et aux chauves-souris [Les malheurs du lion et La chauve-souris sur l’album Qu4tre, 1999], aux blattes [La blatte sur Le jour du poisson, 1997], aux araignées d’harmonium [Rititi Ratata sur Pièce montée des grands jours, 2003], à Zaza et à l’iguanodon [Le pavillon des fous, 2005] et aux énormes concombres atterris parmi les lapins [Concombre sur Trois petits tours, 2008].

    Ce nouvel album comporte cependant des chansons moins champêtres, comme par exemple Encore cassé, La Pachanga ou l’étonnant Testament qui semble tout droit issu de l’album Je suis au paradis (2011).

    Bien qu’il reste une belle réalisation, Un coup de queue de vache est un album identique à tout ce à quoi nous a habitué Thomas Fersen depuis les somptueux Pièce montée des grands jours (2003) et Le pavillon des fous (2005). Depuis ces deux disques inspirés, l’artiste a livré une production assez égale, jusqu’à parfois en devenir moins inspirée : l’univers reste riche, l’écriture maîtrisée, les sujets originaux, la bonne humeur est là mais il arrive que la sauce ne prenne pas. Ce nouvel album reste néanmoins un très bon Fersen et on découvrira ça et là d’excellentes compositions comme La Pachanga, Un lièvre ou La cabane de mon cochon.

    En somme, ce disque est un bon album mais ne présente pas de réelle surprise et manque parfois de corps, d’envolées inspirées comme celles que l’on retrouvait sur Le pavillon des fous en 2005. L’artiste en revient en réalité à une recette bien connue, peut-être pour rétablir de nouvelles bases après la parenthèse Thomas Fersen & The Ginger Accident.

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