More

    Seuls, de la BD à l’écran

    Seuls

    de David Moreau

    Fantastique

    Avec Sofia Lesaffre, Stéphane Bak, Jean-Stan du Pac, Paul Scarfoglio, Kim Lockhart, Thomas Doret

    Sorti le 8 février 2017

    Adapté de la bande dessinée de Gazzotti et Vehlmann, Seuls est l’occasion pour David Moreau, coréalisateur de Ils et de la version US de The Eye qui s’était égaré avec la comédie romantique 20 ans d’écart, de revenir à du cinéma de genre – quelque peu édulcoré tout de même au vu de la cible assez jeune de la BD et du film.

    Comme dans l’œuvre originale, cinq enfants – ici plutôt des adolescents – se retrouvent du jour au lendemain seuls dans la ville, désertée par tous et surtout par les adultes. Tentant de se rappeler ce qui a pu se passer pour provoquer cette défection généralisée, Leila, Dodji, Yvan, Camille et Terry essaient de survivre dans cet environnement hostile, tandis qu’une présence menaçante semble les observer.

    Alors que les auteurs Bruno Gazzotti et Fabien Vehlmann avaient auparavant décliné d’autres projets d’adaptation qui ne garantissaient pas de respecter leur univers initial, le résultat présent soulève néanmoins lui aussi quelques interrogations quant à ce respect du matériau de base. Il est vrai que, dans les grandes lignes, le scénario est plus ou moins conforme à l’histoire déroulée dans les cinq premiers tomes de la série, mais quelques divergences font basculer l’ensemble dans quelque chose d’ostensiblement plus noir que dans la BD.

    Ce qui surprenait dans la lecture de Seuls, c’était avant tout une vraie rupture entre l’esthétique très enfantine du dessin en ligne claire et le côté sombre de la trame narrative et des rebondissements de l’intrigue. Cet effet de surprise, et la dichotomie entre fond et forme, semble totalement avoir échappé au réalisateur David Moreau, trop à son affaire de pouvoir faire un semblant de film d’horreur adolescent et de composer des images dans les tons obscurs, automatiquement accolées au genre.

    Au final, cette uniformisation du visuel et du narratif rend le film complètement tautologique et beaucoup moins intrigant que ne l’est la BD – toujours en cours de publication, le dixième tome vient de paraître. Seuls se laisse suivre, malgré tout, en partie grâce à l’abattage de ses jeunes comédiens, mais semble être passé à la moulinette du film d’action à la française et des canons esthétiques du film de genre grand public.

    Derniers Articles