auteur : Hugh Howey
éditions : Actes Sud
date de sortie : mai 2014
genre : Science-Fiction, dystopie
En 2013, l’américain Hugh Howey nous a émerveillés avec un premier roman édité par Actes Sud, Silo. Ce roman fait partie d’une trilogie dont nous découvrons aujourd’hui le deuxième tome, Silo Origines.
Dans le premier tome, l’auteur nous fait rentrer dans un monde où une communauté d’hommes et de femmes vivent dans un silo souterrain géant. Personne ne sait ce qu’il y a dehors, ils savent seulement qu’il est impossible d’y vivre. Les autorités leur montrent du monde extérieur : un paysage balayé par des vents violents et des nuages noirs, un monde post-apocalyptique. Cela n’empêche pas certains de vouloir savoir ce qu’il y a par-delà les collines que l’on entrevoit à travers le hublot du dernier étage. Mais enfreindre la loi du silence à propos du monde extérieur, c’est se condamner à l’exclusion du Silo et donc à la mort certaine. On verra ensuite que le mystère du Silo sera graduellement révélé et que le monde n’est pas exactement comme on l’avait décrit.
La deuxième partie s’intitule Silo Origines. Elle est divisée en trois parties. L’héritage entre l’an 2049-2051 et l’an 2110 ; L’ordre en 2212 et Le pacte en 2345. Trois parties qui vont nous révéler comment et pourquoi les silos sont nés.
Tout commence en 2049, le monde existe encore tel qu’il est aujourd’hui. Pourtant, ses jours sont comptés. En effet, un sénateur américain va engager un architecte pour construire un bâtiment sous terre destiné à abriter des milliers de personnes de l’apocalypse. En parallèle, le livre nous décrit la vie 60 ans plus tard. Le monde est complètement construit et organisé dans des silos souterrains et chaque silo ignore l’existence des autres. Les habitants pensent qu’ils sont les seuls parce que la communication entre silos ne se fait pas, elle est interdite. Seuls les dirigeants des différents silos savent de l’existence des autres et du passé de l’humanité. Ils savent ce qu’il y avait avant et pourquoi il faut vivre dans cet espace confiné et réduit. Les autres ne savent rien, leur seule certitude c’est que dehors l’atmosphère est toxique et que l’on ne peut pas y vivre. A l’intérieur, tout est parfaitement réglé, chacun occupe sa place dans l’échelle sociale et chacun est distingué par la couleur de son uniforme. Ils vivent en complète autarcie et se suffisent à eux-mêmes.
Dans la deuxième partie, nous voyons comment on rétablit l’ordre en cas de révolte ou d’émeute et comment on fait disparaître un silo récalcitrant.
La troisième partie nous fait quant à elle voir que la poignée de dirigeants qui ont décidé pour l’humanité tout entière se sont engagés dans une voie sans issue, et en tout cas sans retour.
Ce qui frappe le plus c’est le sentiment d’anxiété, de claustrophobie et de léthargie. Les habitants ne peuvent pas s’empêcher d’espérer silencieusement qu’un jour ils pourront sortir de là, si pas eux, peut être leurs enfants ou leurs petits-enfants.
Les révoltes vont commencer à éclater alors l’autorité va s’organiser pour monter la population contre elle-même. Finalement, tout va revenir dans l’ordre. L’oubli est le meilleur moyen de tout contrôler et ils ont les moyens de faire en sorte que l’oubli s’installe et soit total. Pourtant ceux qui avaient imaginé ce monde, l’on fait dans le but de le purger et de sauver l’humanité. Était-ce le bon choix ?
Tout au long de la lecture, on se sent pris de claustrophobie et d’une sensation de confinement extrême. On sent le manque de perspective et on a l’impression que cet escalier au milieu de tout est le seul point de repère, vers le haut et vers le bas, sans autre direction. Et puis il y a cette tristesse et cette léthargie dans chaque page et ce sentiment que tout est programmé par des êtres sans âme. Les habitants exécutent les gestes de la vie comme des automates et il n’y a pas de place pour l’improvisation et la liberté. Plus on lit, plus on a l’impression que l’on a affaire à des personnes qui ne sont pas vraiment vivantes. Mais ceci ajoute à l’intérêt du roman qui est une pure merveille d’originalité. Ce deuxième tome donne une profondeur et une atmosphère plus intense au livre et permet de bien asseoir les bases de ce monde étrange. On a hâte de lire le tome 3.