Véritable phénomène de ces quarante dernières années aux Etats-Unis, le Saturday Night Live (ou SNL pour ceux qui en ont fait leur religion) est une émission de divertissement au principe simple mais à la tâche ardue : créer toutes les semaines une série de sketchs désopilants avec des comédiens venus des quatre coins du pays. Ce programme de troisième partie de soirée a servi de tremplin à bon nombre d’acteurs et d’humoristes comme Joan Cusack, Billy Crystal, Robert Downey Jr, Jimmy Fallon, Will Ferrell, Eddie Murphy, Bill Murray, Chris Rock, Adam Sandler, Ben Stiller ou Kristen Wiig, pour ne citer qu’eux. De même, certains sketchs se sont déclinés en films comme The Blues Brothers avec Dan Aykroyd et John Belushi, Wayne’s World avec Michael Myers et Dana Carvey ou plus récemment MacGruber, la parodie de MacGyver.
Cet effet d’accélérateur de carrière et cette aura de vivier à talents, nombreux en rêvent, beaucoup s’y essaient, mais peu arrivent à l’égaler. C’est pourquoi, l’émission va être directement importée en France par M6. De fait, le 5 janvier prochain, un Saturday Night Live en version prime time sera proposé aux téléspectateurs de l’hexagone. Une adaptation produite par Renaud Le Van Kim (Together Media) et Guillaume Lacroix (Studio Bagel), ceux-ci ayant reçu l’aval du réputé exigeant Lorne Michaels (créateur du SNL en 1975).
En guest de cette première émission, c’est l’humoriste Gad Elmaleh qui répondra présent. Un choix logique vu la notoriété acquise par l’intéressé au fil des ans, mais discutable si l’on se réfère à la tendance actuelle chez les jeunes, davantage axée vers d’autres humoristes provenant, notamment, du net. Néanmoins, le quadragénaire pourra s’appuyer sur d’autres trublions de la scène comme Jamel Debbouze, Kev Adams, Vincent Desagnat, Malik Bentalha ou Marc-Antoine Le Bret.
Quant à l’armée de scénaristes qui constitue l’élément clé de la réussite du Saturday Night Live, la version française fera pâle figure avec ses deux noms : Philippe Mechelen (Les Guignols, Burger Quizz, Les Tuche) et Julien Hervé (Nulle Part Ailleurs, Les Guignols). Même si les CV de ces derniers sont plus que respectables, leur présence en nombre très restreint les empêchera très certainement de produire une quarantaine de sketchs hebdomadaires (seuls dix à quinze sont retenus au final) à l’instar de leurs collègues d’outre-Atlantique.